Entrepreneuriat : l’ISM au chevet des micro-entreprises
Grâce à cette plateforme spécialisée dans l’octroi de prêts d’honneur sans intérêt et sans garantie, les besoins en matière de trésorerie et de financement ne relèvent plus du parcours du combattant pour les porteurs de projets.
Depuis sa création, l’Initiative Souss-Massa (ISM) a contribué pour que le financement ne soit plus un obstacle pour les porteurs de projets. Grâce à cette plateforme spécialisée dans l’octroi des prêts d’honneur sans intérêt et sans garantie, les besoins en matière de trésorerie et de financement ne relèvent plus du parcours du combattant. «Créé à l’initiative du Conseil régional Souss-Massa et la Chambre de commerce, d’industrie et de services (CCIS) de la région Souss-Massa, les deux partenaires avaient pris conscience de la problématique du financement et de l’accompagnement en faveur des micro-entreprises», explique Mohamed El Moudene, président de l’ISM. C’est pourquoi, «cette association a été créée dans le cadre d’un partenariat public-privé entre la Région et la CCIS en s’inspirant du modèle français qui arrive à créer plus de 18.000 entreprises par an grâce à un réseau de 230 plateformes sur le territoire français», ajoute-il. Au-delà d’une simple levée de fonds, la résolution de la question du financement répond, selon l’ISM, à un triple objectif : le développement du tissu entrepreneurial régional, la génération de l’emploi et le passage des entrepreneurs du secteur informel au secteur formel.
Cofinancement : l’ISM mobilise le secteur bancaire
Aujourd’hui, 1 euro de prêt d’honneur accordé par les plateformes françaises de prêts d’honneur sans intérêt et sans garantie mobilise 8 euros de la part des établissements bancaires. C’est dans cette perspective que l’ISM a conclu deux conventions de partenariat avec deux banques régionales. Il s’agit de la Banque Populaire Centre Sud et Attijariwafa Bank de la région Souss-Massa-Sahara. Le but est de cofinancer les entreprises de la Région Souss-Massa et rapprocher le secteur de la sphère entrepreneuriale régionale.
Grâce à ce partenariat, le plafond du financement de l’ISM n’est plus limité. Concrètement, ces deux conventions ont permis de mobiliser l’apport personnel en faveur des porteurs de projets soutenus par l’ISM sous forme de prêts d’honneur, mais aussi le financement bancaire octroyé par les banques. Aujourd’hui, en l’espace de 13 ans, la mobilisation de 52,5 MDH par l’Initiative Souss-Massa, aux porteurs de projets, a réussi à appuyer 880 entreprises à l’échelon de la région Souss-Massa.
Ces 880 entreprises ont généré plus de 3220 emplois grâce à la réussite de son modèle, soit une moyenne de 3,61 postes d’emploi par projet. Et ce n’est pas tout : l’investissement global afférent à ces projets frôle la somme de 104 MDH. Cette réussite est attribuable aussi à la synergie de l’écosystème entrepreneurial régional, notamment les acteurs et opérateurs publics et privés au niveau des organes de gestion de l’ISM, à savoir son conseil d’administration, mais aussi, lors de la tenue des différents comités d’agrément. Outre la fédération de Maroc PME, l’ADS, l’ANAPEC, l’INDH, le CRI et le Conseil provincial de Tiznit et d’autres acteurs du secteur privé, l’Agence française de développement est en cours d’instruction d’un nouveau programme en faveur de l’emploi au Maroc dédié à l’entrepreneuriat.
C’est le modèle de France Initiative et de l’ISM d’octroi de prêts d‘honneur qui sera adopté pour les préconisations opérationnelles de ce prochain programme de l’AFD. De surcroit, l’ISM est actuellement un modèle sur le continent africain. Dans le cadre de la coopération Sud-Sud et l’échange d’expériences, l’ISM a accueilli, en mars dernier, une délégation française constituée des initiatives africaines, de la Côte d’Ivoire et de la Mauritanie, qui sont accompagnés par les représentants de l’Initiative France et de l’AFD.
L’informel se formalise grâce à l’ISM
Autre particularité de l’ISM, sur 880 projets soutenus, 32 % de porteurs de projets sont passés du secteur informel vers le secteur formel. S’agissant du profil des bénéficiaires, 57% d’entre eux disposent d’une expérience et d’un métier en main. Le reste des bénéficiaires dispose à hauteur de 36% de formation professionnelle et 7% de diplômes de hautes études.
En ce qui concerne la répartition par secteur d’activité, l’artisanat est classé en première position. Il est suivi par les services, la restauration, l’agroalimentaire en plus de l’entrepreneuriat vert, l’éducation, le sport et la santé… En termes de parité cette fois-ci, sur 880 projets soutenus, les femmes représentent 26 % des porteurs de projets. En approfondissant l’analyse des profils de candidats soutenus, 237 porteurs de projets ont un âge de moins de 30 ans, soit 27% tandis que 73% ont plus de 30 ans. De surcroit, 20% des entreprises soutenues par l’ISM se trouvent dans le milieu rural alors que 80% sont implantés au milieu urbain et périurbain.
Par répartition géographique, la préfecture d’Agadir Ida Outanane concentre 42% des projets retenus. Elle est suivie par la préfecture d’Inzegane Ait Melloul à hauteur de 36%, Taroudant à hauteur de 10% alors que Tiznit et Chtouka Ait Baha, représentent respectivement 8 et 6%. Lors des assises de l’investissement initiées par la CCIS au niveau de la province de Tata, en novembre 2016, les activités de l’ISM à Tata ont été lancées en faveur des porteurs de projets de cette province.
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