Fitch Ratings : la note “BB+” du Maroc maintenue
Fitch Ratings, agence de notation financière internationale, maintient la note «BB+» attribuée au Maroc en octobre dernier avec des perspectives stables. Une décision qui s’appuie essentiellement sur la stabilité macroéconomique du royaume, selon une note publiée récemment par l’agence.
L’agence de notation financière internationale, Fitch Ratings confirme la note «BB+» du Maroc avec une perspective stable. Selon l’agence, cette note «est soutenue par un record de stabilité macroéconomique reflétée par une inflation et une volatilité du PIB relativement faible, une part modérée de la dette en devises dans la dette publique ainsi qu’une liquidité extérieure, relativement confortable». Ces atouts, ajoute la même source, sont contrebalancés par des indicateurs de développement et de gouvernance faibles, une dette de l’administration publique élevée et des déficits budgétaires ainsi que des comptes courants plus importants que ceux de leurs pairs. Ainsi, le déficit budgétaire de l’administration centrale est passé à 7,7% du PIB en 2020, contre 4,1% en 2019 (hors produits de privatisation).
«Les mesures de confinement liées à la Covid-19 et la baisse de la demande mondiale ont provoqué une forte baisse des revenus tandis que les dépenses courantes ont augmenté pour atténuer l’impact sur la santé et amortir le coût financier sur les ménages et les entreprises», explique Fitch Ratings.
Avant de préciser que «les plans sont mis en place pour améliorer la prestation des services sociaux et étendre les prestations sociales parallèlement à une reprise modeste des recettes fiscales, à une baisse des subventions et à des pressions sur les dépenses continues dues à la pandémie maintiendront le déficit cumulé à 7,1% du PIB en 2021 et à 5,8% en 2022».
Une dette globalement stable en 2023
Par ailleurs, l’agence de notation prévoit des déficits budgétaires importants qui entraîneront une nouvelle augmentation de la dette publique malgré la reprise économique. Avant d’ajouter : «Nous prévoyons une augmentation de la dette nette de 68,8% du PIB en 2021 et 70,5% en 2022 contre 66,8% en 2020», dépassant ainsi la médiane «BB» projetée de 59,1% en 2022. Fitch prévoit également une dette globalement stable en 2023. Quant au ratio de capitalisation du secteur bancaire, il est jugé «assez faible» par l’agence, comparé aux risques liés à la concentration du portefeuille de prêts et à l’expansion régionale des banques. «Le choc pandémique entraînera une détérioration de la qualité des actifs du secteur, mais nous estimons que les risques qui en découlent pour la solvabilité des banques sont gérables et nous ne prévoyons pas de soutien matériel aux banques au cours des deux prochaines années», lit-on dans la note.
Le tourisme gardera sa mauvaise mine en 2021
Pour sa part, le secteur du tourisme restera déprimé en 2021 après l’effondrement des recettes brutes du tourisme étranger de 70% sur un an, affirme la même source. Cette dernière fait également savoir que les exportations de phosphates et d’automobiles ont enregistré de bonnes performances entre janvier et février 2021, soulignant que certains secteurs, tels que le textile et l’aérospatiale restent à la traîne. D’un autre côté, Fitch Ratings estime la note de pertinence ESG (Environnementaux sociaux et de gouvernance) du Maroc tant pour sa stabilité politique que pour l’état de droit, la qualité institutionnelle et le contrôle de la corruption. L’agence indique : «La stabilité politique a été préservée au Maroc au cours de la dernière décennie dans un contexte de crises récurrentes de troubles au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, mais les tensions sociales ont conduit à des manifestations récurrentes dans plusieurs provinces dans un contexte de chômage toujours élevé, affectant particulièrement la jeunesse urbaine». Pour ce qui est des droits des créanciers, le Maroc affiche un score de pertinence ESG de 4, conclut la note.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco