Hausse des prix du bois: pourquoi une telle flambée ? (entretien)
Vassilis Koufiotis.
Directeur général de 10 Rajeb
Il nous est parvenu que les cours du bois enregistrent une hausse des prix atteignant 25% en moyenne depuis le début de la crise. Confirmez-vous cette information ? Comment les industriels du bois font-ils face à cette hausse ?
Effectivement, le bois ainsi que ses dérivés (MDF, panneaux de particules, etc.) ont subi des hausses de l’ordre de 25% et la situation ne se stabilise pas ! Cette hausse des prix est accompagnée d’une pénurie des matières qui pourrait être la cause d’un ralentissement de l’activité industrielle (manque de matières premières). Pour contrer les prolongations des délais de livraisons, nous sommes obligés d’augmenter nos stocks de matières premières, ce qui débouche sur une immobilisation de notre trésorerie (coûts supplémentaires). Ce phénomène nous oblige à revoir les prix de vente vers le haut pour les nouveaux contrats. Or, pour les commandes en cours d’exécution, nous sommes obligés d’absorber ces pertes.
Qu’est-ce qui explique une telle flambée ? Comment la gérez-vous au quotidien ?
Ces perturbations des prix sont dues à l’arrêt ou baisse de la production des scieries et de l’abattage des arbres pendant une longue période à cause de la pandémie. Cette baisse de production a réduit considérablement les quantités des stocks qui, à la reprise, ont été vite épuisés. Par la suite, la reprise de l’économie américaine, suite à l’injection de 1.800 milliards USD, et de l’activité du BTP a créé d’énormes besoins en bois de construction qui ont, à leur tour, provoqué la flambée des prix. Le quotidien est une situation de guerre pour s’approvisionner en quantités suffisantes afin de pouvoir honorer nos engagements avec nos clients. Pour le moment, nous arrivons à gérer la situation et garder stable la capacité de notre usine.
Ce phénomène s’explique-t-il uniquement par l’effet de la Covid-19 ? Comment les facteurs tels que le transport et la pression des lobbies écologiques… contribuent-ils à ce phénomène ?
J’estime que cette crise est le résultat de la pandémie et qu’on doit vivre avec, au moins d’ici fin 2021. Les coûts de transports à l’international ont aussi subi des hausses importantes en pénalisant notre activité export.
Modeste Kouamé / Les Inspirations Éco