Covid-19 : situation alarmante dans l’Oriental
Il y a quelques semaines, l’Oriental figurait parmi les régions les moins touchées par la pandémie de la Covid-19. Aujourd’hui, la région replonge avec un nombre de contaminations qui ne cesse d’augmenter.
Classée zone «Covid free» pendant plusieurs semaines, la Région de l’Oriental enregistre désormais une hausse exponentielle du nombre de contaminations à la Covid-19. Du 9 au 16 novembre, la région a enregistré plus de 3.250 cas et 76 nouveaux décès. D’après les professionnels de la santé, «les services de réanimation de l’hôpital Al Farabi sont occupés à 100%. Les cas les plus graves issus des différentes provinces de la région sont orientés vers le CHU Mohammed VI d’Oujda». En effet, ce dernier a vu sa capacité en lits de réanimation quadrupler, pour passer de quinze lits au début de la pandémie à une soixantaine actuellement. La montée alarmante du nombre de cas de Covid-19 a fait que de nombreux citoyens testés positifs dans la région, sous traitement, se sont retrouvés face à une pénurie de zinc et de produits à base de vitamine C. Les officines de la province d’Oujda expliquent cette situation par une forte demande de vitamine C et de zinc, en concomitance avec la période de grippe saisonnière, dont les symptômes sont similaires à ceux de la Covid-19.
Des signes de dépassement aux hôpitaux
Récemment, d’ailleurs, les patients atteints de Covid-19, dont certains sont pris en charge à domicile, ont manifesté devant le Centre hospitalier régional Al Farabi. Ils ont appelé la direction de l’établissement et la direction régionale de la santé à leur fournir les médicaments prescrits dans le cadre du protocole de prise en charge mis en place par les autorités sanitaires. Pour sa part, la Ligue des jeunes pour le développement et la solidarité (LJDS) a tiré la sonnette d’alarme quant à la situation inquiétante des hôpitaux de la région où les services de quarantaine sont saturés. «Il n’y a pas de place pour les nouveaux cas infectés à qui on demande de rentrer chez eux», déplorent les membres de l’association.
La DRS s’explique
Concernant le développement de la situation épidémiologique liée à la Covid-19 dans la Région de l’Oriental, plus particulièrement la hausse des cas de décès parmi les personnes infectées, les responsables de la Direction régionale de la santé (DRS) de l’Oriental mettent l’accent sur le taux élevé d’infections parmi les personnes âgées et les patients souffrant de maladies chroniques, facteurs aggravants de l’infection. «Certains cas de décès enregistrés sont surtout dus au retard pris par les personnes contaminées avant de s’adresser aux autorités sanitaires. Ceci engendre une détérioration de leur état de santé. Plusieurs d’entre elles arrivent aux hôpitaux dans un état très critique nécessitant des soins médicaux intensifs dans les services de réanimation», précisent les responsables de la DRS. Notons que le taux de guérison chez les patients Covid-19, dont l’état nécessitait des soins intensifs en réanimation, a dépassé 85%. Pour pallier cette situation, la Direction régionale de la santé a doté 6 centres de proximité des équipements nécessaires au diagnostic et au traitement de la Covid-19 et a annoncé la mise en place d’une «unité mobile» pour «un suivi des personnes soignées à domicile».
Réactivation des mesures de confinement
Pour briser la chaîne de propagation de la pandémie, les autorités préfectorales d’Oujda-Angad ont décidé la fermeture des locaux à usage commercial, professionnel et de service entre 20 h et 6 h, le maintien de l’interdiction de la diffusion de matchs de football dans les cafés et restaurants, l’instauration d’un couvre-feu nocturne (de 21 h à 5 h), et la fermeture des souks hebdomadaires. La réactivation des mesures prises lors du premier confinement ont concerné aussi la fermeture des marchés de proximité et l’arrêt de l’activité des marchands ambulants à 15 h chaque jour, l’imposition d’autorisations exceptionnelles de déplacements de et vers le territoire de la préfecture d’Oujda-Angad, la réduction de 50% du nombre de places dans les hammams, les salons de coiffure et les bus de transport en commun.
Mehdi Idrissi / Les Inspirations Éco