Evénementiel : les opérateurs montent au créneau
Le Groupement professionnel des prestataires de l’événementiel au Maroc demande d’autoriser urgemment l’organisation d’événements pouvant accueillir 50 à 100 personnes. L’objectif est de sauver des milliers d’emplois et entreprises du secteur de l’événementiel.
Quelques semaines après avoir signé leur contrat-programme de relance avec l’État, les professionnels montent au créneau. Le contrat-programme à lui seul ne suffit plus : les opérateurs expriment aujourd’hui le besoin de reprendre leur activité au plus vite. Une situation qui ne risque pas de se dénouer de sitôt. Alors qu’il répondait à une question du groupe de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) à la Chambre des conseillers le 27 octobre dernier, le ministre de l’Intérieur a indiqué : «On ne peut autoriser les acteurs de l’événementiel à reprendre.» L’indignation suscitée chez les acteurs du secteur par cette déclaration s’est amplifiée depuis mercredi dernier, lorsque ces professionnels ont constaté l’envergure de l’évènement présidé par le chef de gouvernement pour marquer la clôture de la conférence organisée à l’occasion de la Journée mondiale des villes. Tenu dans un format hybride, l’évènement a rassemblé des dizaines de personnes.
«C’est ce même format que propose le bureau du Groupement professionnel des prestataires de l’événementiel au Maroc (GPPEM) depuis juillet, qui devra respecter les mesures du protocole sanitaire du GPPEM, car il représente une première solution qui permettrait de soutenir le secteur pour lui éviter le pire», déplore le groupement qui s’est fendu d’un communiqué pour exprimer son mécontentement.
Pour les professionnels, la question est simple : pourquoi autoriser l’organisation d’événements publics et interdire des événements mis en place par le secteur privé ? Pour rappel, plusieurs alertes ont été lancées par le GPPEM sur la gravité de la crise subie par ses adhérents et tout le secteur de l’événementiel depuis le mois de mars, date à laquelle a été annoncée l’interdiction des rassemblements. Le groupement espérait que le gouvernement répondrait favorablement à sa demande d’autoriser les événements comptant 50 à 100 personnes, organisés dans le respect des normes sanitaires. «Une demande a été déposée au bureau du chef de gouvernement depuis des mois», précise le groupement. Or, depuis huit mois, le secteur de l’événementiel avec toutes ses composantes (agences événementielles, prestataires, traiteurs, loueurs de salles, artistes, troupes musicales et folkloriques, traducteurs et interprètes, techniciens, freelances…) est à l’arrêt. «Ce sont plus de cent mille emplois directs et des milliers d’entreprises et d’auto-entrepreneurs qui se retrouvent sans revenu et dont l’avenir est plus qu’incertain», explique-t-on auprès du GPPEM.
Le secteur attend donc impatiemment le feu vert du ministère de l’Intérieur pour la reprise de l’organisation des événements. Dans cette perspective, si les membres du GPPEM disent comprendre les craintes des autorités, ils ne sont pas pour autant convaincus que l’événementiel soit vecteur de propagation de la Covid-19. Selon eux, l’organisation d’événements de 50 à 100 personnes serait assurée par des professionnels habitués à la gestion des masses. Ils en veulent pour preuve la fameuse cérémonie de clôture de la conférence organisée à l’occasion de la Journée mondiale des villes à Rabat. Le GPPEM promet par ailleurs que l’organisation de ce type d’événements se fera dans le strict respect du protocole sanitaire élaboré par le groupement et le Bureau Veritas, en étroite collaboration avec le ministère de l’Industrie et l’Institut marocain de normalisation (IMANOR). Cette procédure attend d’être finalisée et validée par les départements de la Santé et de l’Intérieur depuis début juillet. Le GPPEM relève, par ailleurs, que le contrat-programme dédié au secteur de l’événementiel, signé lors de la 10e réunion du Comité de veille économique (CVE) – qui a abouti grâce au soutien du ministère de l’Industrie et de la CGEM et aux efforts déployés par le GPPEM et la Fédération marocaine des traiteurs – n’a toujours pas été appliqué. S’il apporte un soutien au secteur, il ne pourra en aucun cas sortir les opérateurs de l’événementiel de cette crise, estime le groupement.
Sanae Raqui / Les Inspirations Éco