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Brexit : quel impact sur les fruits et légumes ?

En cas d’échec de la ratification d’un accord post-Brexit, d’ici la fin de l’année, entre l’Union européenne et le Royaume-Uni, les exportations espagnoles de fruits et légumes devront annuellement payer l’équivalent de 198 millions d’euros de droits de douane. Pour le Maroc, l’impact du Brexit sera quasi nul, exception faite de la question du change de devises.

En cas d’un éventuel Brexit sans accord entre l’Union européenne (UE) et le Royaume-Uni, durant cette période transitoire, les exportations espagnoles de fruits et légumes vers le Royaume-Uni devront annuellement payer l’équivalent de 198 millions d’euros de droits de douane. C’est   l’estimation faite par la Fédération espagnole des associations de producteurs exportateurs de fruits, légumes, fleurs et plantes vivantes (FEPEX), lors de sa dernière assemblée, tenue la semaine dernière. Selon ladite fédération qui représente les collèges de production et de valorisation, «le secteur de production et d’exportation de fruits et légumes espagnol ne peut pas assumer l’impact d’un Brexit sans un accord commercial entre l’UE et le Royaume-Uni». À noter que le Royaume-Uni est le troisième marché de fruits et légumes pour la filière espagnole, après l’Allemagne et la France. Concrètement, cette situation entraînerait l’acquittement de droits de douane pour les exportations espagnoles, tandis que ses concurrents directs en dehors du territoire communautaire UE, allusion faite aux pays tiers (dont le Maroc), devraient accéder à ce marché avec une libéralisation des échanges et une exonération des droits de douane.

Le Maroc et la Tunisie anticipent
En prévision de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, appelé communément Brexit, deux pays nord-africains, respectivement la Tunisie et le Maroc, ont déjà scellé des accords d’association globaux qui rétablissent, dans le contexte des relations bilatérales, l’ensemble des avantages qu’ils s’accordaient mutuellement. À cet égard, l’impact du Brexit sur leurs produits agricoles sera quasi nul, exception faite de la question du change de leurs devises, en relation avec la livre sterling. Toutefois, l’impact de la réforme de la nouvelle politique agricole commune (PAC), déjà au menu du Parlement européen, n’est pas encore avéré, surtout pour le Maroc connu pour ses exportations agricoles vers l’UE. S’agissant des produits agricoles espagnols, les relations commerciales liant le Royaume-Uni à l’Union européenne seraient affectées en cas d’échec de la ratification d’un accord d’ici la fin de l’année, sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’est la raison pour laquelle, la FEPEX se penche déjà sur une analyse de la concurrence des pays tiers au marché du Royaume-Uni, en cas de Brexit sans accord sur le plan de tarifs imposés à chaque produit agricole.

Des opportunités hors territoire UE
Par ailleurs, la Direction des études et des prévisions a déjà analysé les impacts de la sortie du Royaume-Uni de l’UE sur l’économie nationale, en particulier sur la stabilité contractuelle et les principaux agrégats macroéconomiques. Les résultats de cette étude ont montré que le volume des échanges du Maroc avec le Royaume-Uni ne devrait pas être directement affecté. Le Brexit pourrait, en revanche, offrir des possibilités de renforcer des liens économiques bilatéraux entre les deux pays à travers la suppression des conditions communautaires qui limitaient l’évolution de ses parts de marché hors UE. Partant de ce constat, l’accord bilatéral, signé le 26 octobre 2019, à Londres garantira la continuité des relations entre les deux pays. Outre cet accord installant une association entre le Maroc et le Royaume-Uni et d’Irlande du Nord, les deux parties ont procédé à la signature de trois instruments juridiques. Il s’agit de la déclaration politique entre le Maroc et le Royaume-Uni et de deux accords sous forme d’échange de lettres, portant, d’une part, sur un mécanisme de règlement des différends et, d’autre part, sur un accord mutuel sur l’accès au marché britannique de l’ensemble des produits issus, notamment, de la région du Sahara marocain. Pour rappel, le volume des échanges a atteint en 2018, la valeur de 2,5 milliards de livres sterling, ce qui fait du Maroc, le 7e marché d’exportation au Royaume-Uni.

Yassine Saber / Les Inspirations Éco



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