Croissance : les prévisions toujours bouleversées par la Covid-19
La Covid-19 ne cesse d’impacter négativement la croissance économique, que ce soit au niveau mondial ou local. La menace d’une deuxième vague remet en question la quasi-totalité des prévisions effectuées, à l’instar du Fonds monétaire international (FMI) qui vient de revoir ses projections pour le Maroc, prévoyant une récession de 7% pour 2020 (contre une prévision de -3,7% établie en juin dernier).
Aida Lo, Les inspirations ECO
La nouvelle édition du Fonds monétaire international (FMI) concernant les «Perspectives de l’économie mondiale» dresse un sombre tableau de l’économie marocaine. Le FMI prévoit en effet une récession de 7% en 2020, avant une reprise de 4,9% en 2021. L’inflation, quant à elle, se limiterait à 0,2% cette année et à 0,8% en 2021. Le solde du compte courant devrait passer, lui, de -4,1% en 2019 à -7,3% en 2020 puis à -5,2% en 2021. C’est le scénario le plus pessimiste établi pour l’économie nationale, devant celui de Bank Al-Maghrib ou encore le Centre marocain de conjoncture (CMC) qui tablent respectivement sur une décroissance de 6,3% et 6,2%. Le Haut-commissariat au Plan (HCP) parle d’une contraction de 5,8% alors que le gouvernement s’attend, dans son dernier projet de loi de Finances, à une croissance en repli de 5%.
À noter que l’ensemble de ses prévisions ont connu plusieurs révisions en lien avec l’évolution de la crise sanitaire et ses effets sur l’économie. Il faut dire que 2020 est l’année de toutes les incertitudes. À titre d’exemple, la Banque centrale prévoyait en juin une contraction de l’économie nationale de 5,2% en 2020. Le FMI était quant à lui un peu plus optimiste et anticipait une récession de 3,7% de l’économie marocaine dans son édition de juin 2020. Si l’institution de Bretton Woods reste alarmiste pour le cas du Maroc, elle l’est beaucoup moins pour la croissance mondiale. Ses perspectives à court terme visent une contraction mondiale de 4,4% en 2020, un chiffre «moins grave» que celui des prévisions établies en juin 2020 (-4,9%).
Une reprise avérée au 3e trimestre
Pour le FMI, l’économie mondiale a commencé à s’extirper du gouffre dans lequel elle s’était enfoncée lors du «Grand Confinement» d’avril. Mais la pandémie continuant de se propager, de nombreux pays ont ralenti leur réouverture et certains rétablissent des confinements partiels afin de protéger les populations à risque. «Par rapport à l’édition de juin, les projections plus favorables pour 2020 s’expliquent par l’effet net de deux facteurs contradictoires: l’impulsion à la hausse donnée par des chiffres du PIB meilleurs que prévu au deuxième trimestre (principalement dans les pays avancés), tempérée par la persistance de mesures de distanciation physique et les soubresauts des tentatives de réouverture au deuxième semestre», souligne le fonds. Cette révision s’appuie par ailleurs sur le redressement amorcé durant le troisième trimestre 2020. Il devrait, selon le FMI, se renforcer tout au long de 2021.