Livres scolaires : les manuels seront-ils prêts à temps ?
L’Association marocaine des éditeurs se montre sereine et se dit «bien armée» pour affronter cette rentrée. Son président Ahmed Filali Ansari assure que tous les manuels seront prêts au plus tard le 10 septembre.
Et un casse-tête supplémentaire pour les élèves et leurs parents ! Après le dilemme de l’enseignement à distance ou en présentiel, ces derniers devront courir les librairies pour acquérir les manuels scolaires. Si certains sont déjà disponibles, beaucoup manquent à l’appel. «L’impression des manuels scolaires pour la rentrée 2020-2021 est presque achevée, à l’exception des livres de sixième et du primaire qui ont été complètement renouvelés», déclare le président de l’Association marocaine des éditeurs (AME). Ahmed Filali Ansari explique que la réception tardive du bon à tirer, due notamment aux incessants débats avec la direction du curriculum pour la mise à jour des livres en question, a aussi retardé la machine. Par ailleurs, souligne le président, ce retard s’explique aussi par l’arrivée du coronavirus qui s’est soldée par trois mois d’arrêt de toutes leurs activités. «Trois mois durant lesquels nous n’avons pas pu tenir de réunions avec les professeurs et les responsables du ministère, ce qui a naturellement eu une influence sur le timing», ajoute Filali Ansari. En effet, les éditeurs de manuels scolaires ont reçu en janvier dernier le feu vert du ministère de l’Éducation nationale ainsi que leurs contrats d’édition et d’impression. Mais cette autorisation ne concernait que les manuels dont le contenu ne devait faire l’objet d’aucune modification, soit 344 manuels sur un total de 390 prévus, selon le ministère. L’impression des 46 restants devrait être autorisée après vérification et évaluation pour faire figurer leurs curricula parmi les nouveautés survenues au niveau de l’enseignement primaire. Le président de l’AME n’a pas manqué de préciser que les 25 millions de livres imprimés au Maroc concernent uniquement les manuels publics homologués par le ministère. Ceux qui sont édités en France, et destinés aux écoles privées, coûtent dix fois plus cher que les livres marocains.
Concernant le chiffre d’affaires de cette année, Ahmed Filali Ansari a déclaré qu’il ne pouvait pas s’avancer sur la question.
«On espère qu’il sera le même que celui de l’année dernière. À ce stade, on ne peut pas faire de prévisions parce qu’elles ne seront pas forcément justes, dans la mesure où on ne sait pas encore si les cours se feront à distance ou en présentiel», a-t-il ajouté.
Pour rappel, Saaïd Amzazi, ministre de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a récemment annoncé que le choix du modèle d’apprentissage serait donné aux parents d’élèves parmi les trois proposés par le ministère. Le premier modèle concerne l’adoption de l’enseignement en présentiel au cas où la situation épidémiologique du Maroc connaîtrait des améliorations. Le deuxième modèle propose une alternance entre enseignement à distance et présentiel. Enfin le troisième modèle consiste à opter pour l’enseignement à distance dans le cas où la situation deviendrait plus inquiétante. Amzazi a expliqué que cette décision a été prise «en tenant compte de la situation épidémiologique préoccupante que connaît actuellement notre pays et afin de garantir le droit d’étude des élèves, tout en préservant leur santé et sécurité ainsi que celles des cadres pédagogiques et administratifs, histoire de permettre le démarrage des études à temps». Selon le ministre, donner le choix aux familles d’opter pour l’enseignement présentiel ou à distance n’équivaut nullement à une «déresponsabilisation» du ministère. Il s’agit plutôt d’un droit de décision accordé aux familles. Il ajoute que l’implication de ces dernières vise principalement à prendre en considération les différentes situations et besoins des citoyens, hommes et femmes, et à leur permettre de participer à la décision pédagogique.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco