Maroc

La plage d’Agadir est menacée

Une épaisse mousse blanche et des galettes solides de la même couleur ont été détectées au niveau du port de plaisance et de la plage d’Agadir. L’origine de cette pollution reste indéterminée.

Depuis dimanche dernier, une mousse et des galettes blanches d’origine douteuse continuent de s’échouer sur la plage d’Agadir. Ces substances ont également souillé le bassin de plaisance de la marina de la station balnéaire. Ces résidus inquiètent les estivants ainsi que les habitants de la ville. Encore non confirmée, la source de cette pollution proviendrait des déversements d’un bateau en haute mer transportant de la farine de poisson. Autre hypothèse, un navire aurait effectué des travaux de maintenance et déversé ses huiles dans le bassin de plaisance. En attendant des informations officielles, force est de constater que ce n’est pas la première fois qu’une telle substance blanche est détectée sur la plage d’Agadir. L’an dernier déjà, une énorme nappe d’hydrocarbures avait été découverte au niveau de la partie centrale de la plage. Des résidus ainsi qu’un bidon à carburant ont été repérés par les estivants. De ce fait, une opération de nettoyage a été ensuite organisée. Par ailleurs, le profil de vulnérabilité des eaux de baignade de la plage d’Agadir, réalisé par le Secrétariat d’État chargé du développement durable (SEDD), a qualifié le degré de vulnérabilité de cette zone de baignade de «très fragile». Dans le cas de cet incident, plusieurs pistes sont envisageables à commencer par les activités portuaire, plaisancière et nautique.

Un site très vulnérable
De fait, la plage d’Agadir est menacée par les activités portuaire et plaisancière. À cet égard, au niveau du site balnéaire, des traces d’hydrocarbures ont été déjà détectées selon le dernier rapport national de la surveillance de la qualité du sable des plages du royaume (édition 2019) sans pour autant dépasser le seuil de référence. Selon les résultats actualisés du Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution (LNESP), toutes les stations de la préfecture Agadir-Ida Outanane sont conformes pour la baignade en vertu des derniers prélèvements bimensuels réalisés le 13 juillet 2020. Toutefois, les eaux de baignades sont constamment altérées par des risques de pollution. Cette année, la destination Agadir n’est pas parvenue pour la troisième année consécutive à labellliser sa plage «Pavillon bleu» à cause de la persistance de sources de dégradation des eaux de baignade. Selon l’édition 2020 du Rapport national de la surveillance de la qualité des eaux de baignade des plages du royaume, dont la surveillance est assurée par le Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution, deux stations sur 21 ont été déclarées non-conformes à la norme marocaine 03.7.199 . Autrement dit, les eaux de baignade dans ces deux stations situées à l’extrême-nord de la plage sont impropres à la baignade. Toutefois, ces résultats sont basés sur les analyses des quatre dernières années (2016-2019). Les autres stations sont classées selon la cartographie de la qualité microbiologique (eaux d’excellente qualité, de bonne qualité, de qualité suffisante et de qualité insuffisante).

Yassine SABER / Les Inspirations ÉCO



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