Bassin de Sebou: les réserves des barrages atteignent 66,7%
Les quatre grands barrages du bassin hydraulique de Sebou, à savoir Idrissi I, El Wahda, Sidi Chahed, Kansara et Asfalou, enregistrent actuellement un taux de remplissage moyen de 66,7% contre 83% durant même période en 2019. C’est ce qui ressort des données de la situation journalière des principaux grands barrages du royaume au 28 avril.
Dans les détails, on trouve que le barrage Idrissi I est actuellement à 84,3% de son remplissage contre 95,2% à la même période de l’année 2019, le barrage El Wahda est à 62,7% contre 65,8%, le barrage Asfalou est à 57,2% contre 62,5% alors que le barrage Sidi Chahed est à 80% contre 97% en 2019. Il est à noter que la plus forte baisse est enregistrée au barrage Kansara avec 49,3% contre 95% durant la même période de 2019.
La campagne agricole 2019-2020 a enregistré une pluviométrie limitée à 205 mm au 22 avril 2020, en baisse de 34% par rapport à la moyenne de 30 ans (323,7 mm) et de 25% par rapport à la campagne précédente (282,1 mm) à la même date. Il est à préciser que l’impact de cette faiblesse du volume des pluies a été exacerbé par leur mauvaise et irrégulière répartition spatio-temporelle. En effet, la campagne actuelle a connu de faibles précipitations à tous les stades de développement des céréales et a été également caractérisée par de longues périodes sèches (près de 40 jours) pendant les périodes de tallage et de montaison.
Un système innovant de prévision des crues à Fès
L’Agence du bassin hydraulique du Sebou et la société Tenevia/France ont conclu une convention de partenariat pour la mise en place du projet Ouadi 4.0 qui concerne l’instauration d’un système innovant de prévision des crues au niveau de la ville de Fès. Ce projet lauréat de l’appel à projet de la Direction générale du Trésor-France «Solutions innovantes pour la ville durable en Afrique» a été retenu parmi 226 dossiers candidats. Il est financé par un don du Gouvernement français dans le cadre du Fonds d’étude et d’aide au secteur privé (FASEP). Le protocole d’accord a été signé le mardi 10 mars 2020 entre l’Agence du bassin hydraulique du Sebou et la société française Tenevia.
Ce projet vient renforcer le système déjà existant d’annonce de crues au niveau de la ville de Fès et ceci par l’installation de caméras intelligentes qui permettent de renseigner sur les niveaux d’eau et les débits des cours d’eau qui traversent la ville, en plus de la mise en place de pluviomètres pour la mesure des pluies précipitées au niveau des bassins générateurs des crues, dans le but de la prévention et la protection de la population fassie contre les risques d’inondations. Il est à rappeler que le bassin du Sebou joue un rôle primordial dans le développement socio-économique de la région.
En effet, les barrages du bassin servent à une population de 6,2 millions d’habitants dont 30% vivent dans la zone de la plaine du Saïss qui regroupe les villes de Fès, Meknès et une dizaine de centres urbains. La population urbaine qui est localisée dans 73 villes et centres du bassin est estimée à 3,7 millions d’habitants tandis que la population rurale est localisée au niveau de plus de 6.000 douars. Le bassin du Sebou dispose d’une économie agricole et industrielle qui contribue de façon importante à l’économie nationale.
Cependant, l’irrégularité des précipitations constitue un facteur limitant du développement socio-économique de ce bassin. L’activité économique dudit bassin est marquée par la prédominance de secteurs tels que l’agriculture avec environ 21,4% de la surface agricole utile totale du pays ainsi que l’industrie. Il est à noter que le bassin de Sebou est l’un des plus importants bassins hydrauliques du royaume puisqu’il est étendu sur une superficie de 40.000 km2 et renferme 30% des ressources en eau de surface et 25% du potentiel des eaux souterraines du Maroc. La dotation en eau par habitant dans le bassin du Sebou est de 1.067 m 3/an et va diminuer à 735 m3/an à l’horizon de 2030. Il dispose de plusieurs activités agricoles importantes sur 1,8 million d’hectares dont 357.000 ha irrigués outre l’industrie agroalimentaire constituée de l’huile d’olive (60% de la production nationale) et du sucre (50%). Le bassin connaît une activité industrielle très développée. Les unités qui impactent négativement le bassin sont les sucreries, les papeteries, les huileries, les tanneries, les cimenteries, l’industrie du textile et la raffinerie de pétrole.