Maroc

Enseignement supérieur. Nouvelle procédure pour les établissements à accès limité

En vue d’augmenter leur capacité d’accueil de 50% durant la prochaine rentrée, une nouvelle procédure d’acceptation des dossiers sera instituée. Une nouvelle grille d’évaluation des établissements supérieurs est aussi à l’ordre du jour.

La réforme de l’enseignement supérieur devra passer un cap important pour faciliter l’intégration dans les filières à accès limité pour la prochaine rentrée. En effet, l’État s’apprête à lancer une nouvelle procédure de traitement des dossiers pour la rentrée 2020-2021 dans l’optique d’améliorer le taux d’acceptation des dossiers des candidats.

Le changement de la procédure vise essentiellement à «atténuer les inégalités locales et régionales en matière d’évaluation du cycle du bac» selon le plan d’action du gouvernement. Il est à souligner que les établissements à accès sélectif sont ouverts devant les titulaires d’un baccalauréat de l’année en cours avec la mention assez bien au moins avec des conditions d’âge qui vont de 20 ans pour l’inscription à l’ENSA (Écoles nationales des sciences appliquées) à 22 ans pour l’inscription pour les Écoles supérieures de technologie (EST).

Le nouveau dispositif
Les établissements à accès limité devront augmenter leur capacité d’accueil de 50% durant la prochaine rentrée en vue de porter la capacité d’accueil à plus de 30.000 places pédagogiques. Ce sont 4 catégories d’établissements qui sont concernés par cette hausse ; les facultés de médecine, les écoles de commerce (ENCG), les établissements des sciences appliquées (ENSA) et ceux de la technologie et des arts et métiers (ENSAM).

Pour le calcul de la moyenne sur la base de laquelle les candidatures seront évaluées, le département de tutelle a déjà mis en place une nouvelle procédure de sélection qui accorde 75% à la note obtenue durant l’examen de la 3e année du baccalauréat et 25% comme coefficient pour la moyenne obtenue durant l’examen régional de la 1re année du bac. Il faut dire que le Conseil supérieur de l’éducation (CSEFRS) a été presque catégorique dans son dernier rapport sur l’enseignement supérieur avec un constat alarmant sur l’attraction des licences professionnelles qui restent également sujettes à caution puisque 3% uniquement des étudiants ont été autorisés à accéder aux filières professionnelles.

«Les formations au sein des établissements à accès ouvert reflètent le problème de l’absence de la qualité, du moment qu’elles sont considérées par les entreprises comme étant incompatibles avec le marché de l’emploi et souffrent de l’encombrement des classes», indique le conseil qui recommande fortement d’élaborer une stratégie d’ajustement de l’enseignement supérieur ouvert et de valoriser son offre de formation.

Le conseil va encore plus loin et considère que la dualité existante constitue une menace pour l’accès équitable à l’enseignement supérieur qui a été encouragé par la vision stratégique.

Les plans de développement alignés à la vision 2030
Du côté des universités, les grandes priorités tournent autour de l’élargissement des missions de l’université à l’expertise, à la formation continue et à la valorisation des produits de la recherche dans l’optique d’une diversification des sources de financement. Les plans de développement des universités tracés annuellement devront par conséquent s’aligner sur les objectifs tracés par la vision 2030 sans oublier les axes qui seront insérés dans la stratégie intégrée des jeunes. Une nouvelle grille d’évaluation des établissements d’enseignement supérieur sera aussi activée pour la prochaine rentrée. L’ensemble des instituts devront avoir des procédures unifiées et des tableaux de bord de suivi de leurs budgets avec la possibilité de mettre en place des mécanismes d’amélioration des ressources propres. Concernant l’épineuse question des filières, la prise en compte des attentes au niveau régional avec une offre qui devra se faire avec l’étroite concertation des professionnels sont d’actualité, souligne la nouvelle grille d’évaluation des établissements supérieurs, qui a été finalisée. 

Une rentrée très chargée pour le gendarme de l’évaluation
De par les missions qui lui sort par la loi 80-12, l’agence nationale d’évaluation devra entamer un virage décisif durant cette rentrée 2020-2021. Les établissements de la formation professionnelle privée devront être en tête de liste des préoccupations de l’agence ainsi que la mise en place d’un système de veille pour la qualité des performances académiques. Un nouveau programme d’accréditation devra s’opérer sans oublier l’amélioration du contenu de la formation avec des modules dédiés aux soft skills qui seront priorisés, à côté de la hausse de l’offre de formation relative à la modernisation des outils de gestion et la réorganisation des entités régionales. L’opération d’accréditation devra accorder aux établissements concernés des reconnaissances pour les 5 prochaines années. Le nombre total des établissements concernés dépasse 400 établissements alors que l’effectif des stagiaires dans ces établissements accrédités représente plus de 50% de l’effectif du privé de la formation professionnelle.



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