Victoire des «boycotteurs»
Centrale Danone (CD) a finalement pris le taureau par les cornes en décidant de revoir sa politique tarifaire de commercialisation du lait. C’est de bon augure. Car l’entêtement est «anti-marketing» et une forme de provocation pure et simple que le management de Centrale Danone voulait à tout prix éviter après l’effondrement de son chiffre d’affaires. Il faut aujourd’hui avoir le courage d’annoncer la victoire des «boycotteurs» qui, pour la première fois de l’histoire de la consommation au Maroc, arrivent à dicter la loi du client.
Mais dans cette histoire, il y a d’autres enseignements à tirer, outre le succès de ce nouveau phénomène dit de boycott. Le management du laitier français a fait preuve de professionnalisme, après les couacs des premiers jours, en développant la communication directement avec les consommateurs, en essayant de comprendre la problématique, en promettant une révision des prix et, enfin, en respectant ses engagements. Maintenant, Centrale Danone n’est pas sorti de l’auberge, mais il aura au moins réagi positivement aux doléances formulées par les consommateurs. Reste à savoir comment ces derniers vont réagir.
Le président-propriétaire de CD, venu spécialement de Paris, a témoigné beaucoup de respect à ses clients en s’impliquant et en prenant lui-même le risque d’essayer de convaincre. Cela mérite d’être signalé puisque dans toute cette affaire de boycott, l’opinion publique n’a pratiquement eu droit à aucune communication officielle et directe en l’espace de 135 jours. Il y a désormais un avant et un après-20 avril dans la relation producteur-client.
