Une affaire, des leçons
Comment un groupe immobilier est-il arrivé à arnaquer plus de mille clients ? Quels sont les différents périmètres de responsabilités, notamment des clients ? Voici un cas d’école qui mérite analyse et décryptage. Je ne vous citerais pas le nom de ce groupe, connu de tous puisqu’il a fait l’actualité ces jours-ci. Ce qui m’intéresse, ce sont les conséquences d’une telle affaire et les enseignements à en tirer.
Toutefois, de prime abord, il y a lieu de signaler cette cupidité sans limite qui touche une bourgeoisie toujours plus avide d’argent au mépris des lois, de l’éthique, voire de l’humanisme tout court. Maintenant, pour verrouiller le système et s’assurer que cela ne se reproduise plus, il y a lieu, pour le législateur, de serrer la vis aux promoteurs immobiliers en matière de VEFA (vente en état futur d’achèvement). Ce type de ventes a déjà donné lieu à des drames, dont celui d’Al-Hoceïma, qui a nécessité l’intervention du roi en personne.
En revanche, les clients doivent être plus vigilants, notamment à la lecture des contrats où les promoteurs protègent leurs arrières et restent évasifs quant à leurs obligations. Il est inconcevable de se passer de la prestation d’un avocat ou d’un conseiller juridique à 2.000 DH pour l’achat d’un bien valant des millions de dirhams. Il est donc temps de changer de comportement, d’être plus exigeant et de recourir systématiquement à la justice en cas de retard de livraison non prévu par le contrat. En deux mots, il ne faut rien lâcher et imposer le respect au vendeur par la force de la loi et surtout de la vigilance. Enfin, vouloir faire croire que cette affaire est un cas isolé revient à «cacher le soleil avec un tamis». Il n’y a qu’à voir les Marocains du monde qui se font arnaquer dans des salons délocalisés par des pseudo-promoteurs, au vu et au su des autorités de régulation, sans qu’il y ait aucune mesure en amont pour les protéger et, avec eux, l’épargne de toute une vie.