Un mal pour un bien
L’Angleterre a-t-elle bien fait de quitter l’UE? Il faut replacer cette question dans son contexte avant d’explorer les éléments de réponse. Déjà, les Anglais n’ont jamais réussi à s’intégrer dans l’espace de l’UE. Le Royaume-Uni était le seul à catégoriquement refuser de passer à l’euro en avançant vouloir sauvegarder sa souveraineté monétaire. Il a ensuite refusé l’espace Schengen, prétextant vouloir se protéger de l’immigration. Londres s’est souvent opposé aux principales réformes proposées par la Commission européenne. C’était à se demander ce qu’il faisait dans ce club. Un mal, donc, pour un bien. Les experts des affaires de l’UE prédisent un meilleur avenir pour cette communauté, contrairement à ce qui été largement soutenu au lendemain du vote des Anglais. Désormais, les réformes européennes devraient passer dans de meilleures conditions, et Paris et Berlin pourront enfin prendre les commandes d’une UE en quête de solidarité. Quant aux Anglais, la pilule sera dure à avaler en constatant les impacts au fil des semaines et des mois, lorsque l’économie accusera le coup, et une fois que l’effet du populisme sera estompé. Déjà, la City pourrait perdre son leadership international au profit de celle du Luxembourg, désormais plus compétitive en matière d’attrait des investissements. Enfin, les Anglais qui ont suivi les populistes dans cet égarement doivent mettre ceux-ci au pouvoir, de sorte à montrer au peuple comment ils vont conduire la chose publique, au vu de la nouvelle donne. Quant à l’UE, elle a hâte de voir les Anglais plier bagages. Elle le leur a clairement signifié d’ailleurs.