Théorie et pratique
Si l’arsenal dont est doté le Maroc en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux est solide sur le papier, la réalité est tout autre. Alors que la réglementation anti-blanchiment impose de diligenter une enquête sur l’origine des fonds pour tout versement dépassant les 100.000 DH, en pratique peu nombreux sont les établissements bancaires qui respectent cette obligation de vérification sur le terrain, et ce, pour ne pas risquer de voir leurs clients aller chez la concurrence. Si les filiales des groupes bancaires internationaux, soumises aux standards de leur maison-mère, sont plus pointilleuses sur la question, la plupart des banques de la place sont peu regardantes sur l’origine de l’argent qui est, dans certains cas, trimbalé dans les fameux sacs en plastique noir pour être déposé dans les comptes.
C’est ce qui ressort de l’enquête menée par Les Inspirations ÉCO auprès des différentes parties prenantes, à leur tête Bank Al-Maghrib. Celle-ci a, par ailleurs, fait des révélations sur l’affaire qui défraye actuellement la chronique dite «Escobar du Sahara».
Dans ce dossier, toujours en cours d’instruction, BAM agit en quelque sorte comme partie civile, en fournissant les éléments d’informations bancaires nécessaires aux autorités pénales.
En parallèle, elle examine les éléments du dossier pour en tirer les conclusions qui en découlent et prendre toutes mesures de remédiation adéquates. C’est sa qualité de régulateur du secteur qui l’impose.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO