Supermen rentiers
Ceux qui s’attendent à l’accouchement d’une investiture dans la douleur vont déchanter. Il ne faut pas se fier aux cris de colère qui fusent ici et là et tabler sur un épisode tendu aujourd’hui sous l’hémicycle, notamment de la part de certains PJDistes qui menacent de s’insurger.
Maintenant que les différentes parts du gâteau ont été distribuées, ces voix vont se taire, notamment les voix de ceux qui critiquent car n’ayant pas eu leur part. Car c’est bien de cela qu’il s’agit: de pactole! Et dans cette «wzi3a*», l’on compte aussi bien les «petits gestes» des cabinets ministériels que la «rente» du bureau de la Chambre des députés. Ceux qui sont montés au créneau ont reçu des postes à rétributions conséquentes, en contrepartie du retour au calme et d’un climat serein au moment du vote de confiance.
Et en cela, tous les partis sont logés à la même enseigne. Il reste que l’exemple le plus retentissant est celui du premier vice-président de la Chambre des députés, Abdelaziz El Amari. Il est le maire invisible de la plus grande métropole du pays et il réussit l’exploit de snober la presse, la société civile et les acteurs économiques. En bonus, il occupe ce poste qui nécessite une mobilisation à Rabat, ce qui fait de lui «l’homme le plus recherché de Casablanca». Une année après son élection à la tête de la mairie, les Inspirations ÉCO titrait «El Amari, wanted». Six mois après ce coup de gueule, l’homme, avec la bénédiction de son parti, passe de maire/ministre à maire/vice-président du Parlement. C’est dire que nos partis politiques empêchent la régénération des élites politiques, se partageant le butin des postes et des avantages y afférents, au grand dam des slogans électoraux. Dans le top ten des partis politiques, aucun ne se démarque par une approche qui ouvre la voie aux jeunes, à croire que ces derniers sont condamnés à rester «soldats» au bataillon. Les généraux naissent officiers!
*wzi3a: butin.