Sahara et régions, une seule cause
Quelques jours après la table ronde autour du Sahara tenue à Genève, le roi a reçu le secrétaire général des Nations Unies, à Rabat. Antonio Guterres semble décidé à donner un coup de pouce décisif à ce conflit qui n’a que trop duré, à telle enseigne qu’il peut être considéré comme étant un «conflit oublié». Le Maroc ne cesse d’engranger des points auprès du Conseil de sécurité grâce à son plan d’autonomie, jugé sérieux et crédible par la majorité.
Cependant, pour convaincre les plus réticents – ou les indécis – il y a lieu d’aller plus loin dans la mise en œuvre de la régionalisation avancée. Oublions les textes, la Constitution et la théorie. Nous en conviendrons tous, c’est l’une des priorités du royaume. C’est pourquoi, il faut se diriger vers la concrétisation de l’esprit du texte et octroyer aux régions les pleins pouvoirs. Certes, depuis l’avènement du gouvernement El Othmani, il y a eu un dégel du processus et la publication de certains décrets, mais force est de constater que le centre tient toujours les rênes. Au ministère des Finances, on se démène pour suivre cette dynamique, mais les trésoriers payeurs accrédités dans les régions vont à contre-courant. Ils font leur loi et outrepassent allègrement leurs prérogatives, bloquant même des dossiers supervisés par les présidents des Conseils régionaux.
L’exemple de la Région Drâa-Tafilalet est un cas d’école et la décision de ce conseil d’ester en justice ce trésorier payeur est salutaire. On se demande d’ailleurs pourquoi l’Association des régions du Maroc ne s’est pas prononcée sur ce litige ! C’est ce genre de détail qui plombe les efforts du centre, à l’instar de la mise en application de la charte de déconcentration qui va libérer les énergies. Malheureusement, des petites mains ou des esprits tordus viennent parfois empêcher la machine de fonctionner correctement, même si celle-ci a été enclenchée et est supervisée d’en haut. Le dossier du Sahara est suivi à la loupe. À bon entendeur !