Risque sur les régions
Le HCP nous rappelle cette amère réalité. Les inégalités de richesse entre les régions sont telles que le principe même de régionalisation pourrait être remis en cause. Pour rappel, il était question, lors de l’élaboration du projet de régionalisation, de faire valoir l’esprit de solidarité inter-régions afin de réduire les disparités. Sauf que, dès l’entrée en vigueur du nouveau découpage et l’élection des conseils régionaux, chaque conseil s’est mis à jouer en solo, et chacun s’est vu noyé dans ses propres problématiques. Il n’y a guère de synergie ni d’échange d’expertise, et encore moins d’aide financière entre les régions. Il faut dire que le pays a perdu près d’une année dans un imbroglio administratif, entre la dissociation des attributions du ministère de tutelle, la mise en place de l’autonomie financière et la production des décrets d’application.
Pourtant, les régions disposent d’une structure qui pourrait être un interlocuteur efficace auprès des autorités et du gouvernement: l’Association des régions du Maroc. Aujourd’hui, il devient urgent d’intervenir afin de tirer certaines régions vers le haut, voire d’en sauver d’autres d’une précarité socialement dangereuse.
L’axe Tanger-Rabat-Casablanca, qui mobilise trois régions, représente à lui seul 58,3% du PIB, tandis que neuf régions se partagent les 41,7% restants, soit une moyenne inférieure à 5%. Ce seul constat devrait susciter une inquiétude au niveau de l’Exécutif, notamment en matière de stabilité politique, et pousser celui-ci à relancer la solidarité tant évoquée, mais surtout à mettre en place une feuille de route permettant d’aller vers une réduction des inégalités.
