Rentrée diplomatique

Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, reprend son bâton de pèlerin pour une destination peu commode envers notre pays. Les pays des Balkans, dont la majorité est issue des anciennes républiques de l’Union soviétique et de la Yougoslavie, étaient historiquement du côté de l’Algérie pour des raisons idéologiques. Cet épisode est maintenant derrière nous, et le Maroc a le devoir d’explorer toutes les pistes afin de les rallier à la cause nationale.

À cet égard, une seule voie prévaut, celle des intérêts économiques, donc des échanges commerciaux et des investissements. Il ne faut pas se tromper de recette et, sur ce registre, notre diplomatie est avisée de par son expérience. Il n’y a pas de place pour l’idéologie ou l’affection.

C’est pourquoi la teneur du discours diffère de celle d’autres destinations comme l’Afrique. Et c’est l’occasion de rappeler que cela fait un moment que notre diplomatie s’absente du continent, en dehors des congrès et manifestations officielles. N’est-ce pas en Afrique que le Maroc puise ses racines? Il faudrait donc qu’elle soit érigée en priorité dans cette rentrée diplomatique. À commencer par les terrains hostiles, là où nous devons bousculer nos adversaires. Peu importe la résistance de ces pays, il faut essayer, réessayer, persévérer. Si cela a bien marché en Éthiopie, pourquoi cela ne marcherait-il pas ailleurs?

À propos de l’Éthiopie, le Maroc a effectivement réussi à séduire ce pays par une offre économique à la fois intelligente et efficace, pilotée par l’OCP, mais, sur le plan diplomatique, ce pays reconnaît toujours le Polisario. Et c’est là qu’il faut renforcer notre offensive diplomatique. Addis-Abeba pourrait alors entraîner, dans son sillage, plusieurs pays africains limitrophes. C’est donc une rentrée sur les chapeaux de roues qu’il faut attaquer avec maestria !