Rente VIP
Au moment où nous mettions sous presse, la déclinaison du nouveau cabinet El Otmani n’avait pas encore été rendue publique. Cela ne nous empêche pas de débattre de sa structure qui a «fuité» il y a quelques jours. Il s’agit d’un cabinet réduit de moitié, comparé aux gouvernements précédents.
Ces derniers ont toujours été montés avec un seul souci: satisfaire l’appétit démesuré des partis de la majorité comme s’il s’agissait d’un gâteau à partager entre copains et coquins! Et c’est justement cette approche qui discréditait l’action gouvernementale auprès du peuple marocain. Un fait aggravé par l’impossibilité d’atteindre la cohérence, voire l’efficacité requise pour tout cabinet gouvernemental désireux d’atteindre les objectifs escomptés. Plusieurs ministres vont aujourd’hui quitter leur poste sans laisser la moindre empreinte de leur mandat, voire même sans que les Marocains retiennent leurs noms. Abdelahad Fassi Fihri (PPS), Mohcine Jazouli (SAP), M’Barka Bouaida (RNI), Khalid Samadi (PJD), Mounia Boucetta (SAP), Hamou Ouheli (UC), Fatna Lkhiyel (MP), Mohamed El Gherras, Rkia Derham (USFP), Lamia Boutaleb (RNI)… dont la majorité n’a pas obtenu d’arrêté d’attribution signé par le ministre de tutelle, qui leur accorde une délégation de pouvoirs et de signature. Ils sont restés sans pratiquement rien faire pendant deux années et demi, aux frais de la princesse. Ils partiront dans l’anonymat quasi-total mais avec des indemnités et un salaire substantiels. Qu’est-ce, sinon une «rente VIP»? Une situation qui incombe aux partis qui font, hélas, de la politique un «champ de partage» des intérêts personnels plutôt qu’une mission de service public. Vivement donc une nouvelle façon de choisir les compétences, avec une priorité accordée à la qualité des profils plutôt qu’au nombre et à la rente politique.