Rente sportive
Le Mondial de la Russie 2018 a baissé rideau, place maintenant aux bilans. On laissera les résultats techniques aux experts en la matière. S’agissant des aspects économiques et financiers afférents à la participation marocaine, force est de constater qu’encore une fois, nos officiels sont tombés dans les filets du clientélisme et de la mauvaise gestion.
Aujourd’hui, on peut revenir sur cette délégation fédérale de presque deux cents personnes! Si l’on fait abstraction de la partie officielle des joueurs, techniciens, administratifs et journalistes, on se demande pourquoi la FRMF a pris dans ses bagages une centaine d’invités pour un coût minimum de 5 MDH. La «fédé» n’a pas nié le nombre d’invités, mais l’a justifié ainsi. Premièrement, une quarantaine de jeunes handicapés.
Deuxièmement, presque soixante personnes, présidents et dirigeants, de différentes ligues et clubs. D’abord, il y a un ministère dédié aux affaires relatives aux handicapés; ce n’est donc nullement la vocation d’une fédération sportive, outre la subjectivité des critères de choix. Ensuite, aucun argument ne justifie la prise en charge du voyage en Russie d’une bonne partie de la base électorale du monde du football marocain! Les deniers publics sont alloués à d’autres fins, notamment la formation et l’encadrement. Faut-il rappeler que deux chefs d’État, de la Croatie et de l’Islande, ont fait le déplacement à leurs frais? Enfin, on se demande pourquoi le ministère de la Jeunesse et des sports a commandité des opérations d’audit concernant des fédérations qui gèrent des miettes, et «omis» celles dont le budget dépasse les 500 MDH par an, comme celle du football ? Et pourquoi la Cour des comptes ne s’y intéresse-t-elle pas ?