Rendez-nous nos voix! (1)
Deux années, jour pour jour, se sont écoulées depuis les dernières élections communales (7 septembre 2015). Suffisamment d’eau a coulé sous les ponts pour évaluer la rentabilité des communes, des conseils de villes et des conseils régionaux. Force est de constater que les résultats enregistrés sont loin des attentes de la population; en témoignent les grognes qui se font entendre, dans le monde rural comme dans les grandes villes.
Rappelons que le raz-de-marée du PJD dans les villes était présenté comme une aubaine pour une relance des villes en parfaite synergie et des réformes concertées. Il faut dire que la déception est tellement profonde que les Marocains ne savent plus à quel saint se vouer. Ils ont tout essayé, mais la situation continue d’empirer. L’exemple le plus éloquent est celui de Casablanca, victime de l’abandon de ses élus et de l’incompétence de ses dirigeants.
Les grandes villes que sont Rabat, Tanger, Marrakech, etc. ne sont pas mieux loties. Qu’est-ce qui explique alors ce laisser-aller qui risque de coûter cher au PJD lors des prochaines élections? Premier élément de réponse: la multiplicité des fonctions. Prenez Abdelaziz El Omari, par exemple, il est maire de la métropole, vice-président de la Chambre des représentants, responsable au sein de la direction de son parti et souvent en voyage. Il est donc légitime de se demander quand le maire s’acquitte de ses fonctions de président du conseil communal dans une ville qui requiert, de la part de son premier élu, une présence de tous les instants? Et les exemples sont légion, tant dans les villes que dans les régions où les intérêts des citoyens passent après les intérêts personnels et les exigences du parti! Devant cette démission collective, le ministère aussi demeure aux abonnés absents.