Qui veut la tête de Jouahri ?
Depuis quelques jours, le wali de Bank Al-Maghrib fait l’objet de rumeurs et divagations en tous genres. Quand certains annoncent son départ à la retraite, d’autres le «nomment» conseiller du roi… seul point commun aux différents scenarii : son départ de la Banque centrale. Il est clair que depuis l’ajournement de la mise en application du nouveau mode de flexibilité du dirham, et surtout suite à l’ouverture d’une enquête à l’encontre de certaines banques et clients ayant puisé dans les réserves de change du pays, le patron de la banque d’émission dérange. Maintenant, son départ, quoique vigoureusement démenti, n’est pas en soi une «bombe» comme certains l’ont présenté, l’homme ayant des limites biologiques qu’il ne peut outrepasser.
Abdellatif Jouahri a un long parcours derrière lui et le critère de l’âge fait de son départ une hypothèse qui devait intervenir tôt ou tard. Néanmoins, cette affaire a le mérite de poser une question de taille : celle de la succession à la tête de la Banque centrale. Qui pourrait, un jour, occuper le fauteuil de Jouahri ? Logiquement, pour un poste hautement technique tel que celui de patron de Bank Al-Maghrib, le profil idoine devrait être une personne du secteur comme le PDG d’une grande banque de la place ou, au moins un administrateur directeur général. Il doit avoir été interlocuteur de la Banque centrale dans le cadre des commissions mixtes, représentant la GPBM, et disposer d’un background lui permettant de maîtriser l’historique de la politique monétaire au Maroc. C’est que le poste hautement stratégique dont il s’agit requiert un profil indépendant, charismatique et surtout apolitique. D’ici à ce que cette équation se pose réellement, Jouahri continuera à assurer la transition au sein de l’institution, avec des hauts et des bas mais sans dégât aucun, en attendant des jours meilleurs et une retraite bien méritée.