Opinions

Qui aura le dernier mot ?

Peut-on faire cavalier seul, pour mener un chantier national stratégique, dès lors que l’on estime avoir raison ou détenir les réponses aux questions épineuses de ce dossier ? Tel semble être le point qui divise actuellement partenaires sociaux et gouvernement, au sujet de la généralisation de la couverture médicale. Les premiers brandissent la carte du discours royal qui a appelé à travailler suivant une démarche «globale et concertée», et le second argue qu’il a déjà «une vision claire de la réforme». Nous en sommes encore à l’étape de pose des jalons et chacun tire la couverture de son côté, alors que la portée du dossier en soi dépasse de loin ces considérations. Le compte à rebours est lancé et des millions de Marocains doivent – de manière imminente – intégrer la chaîne de la couverture sociale et, entre-temps, les deux principaux acteurs de ce chantier jouent à ‘‘qui aura le dernier mot ?’’. La conjoncture sociale, induite par des années de retard à ce sujet et exacerbée par la crise sanitaire, se prête-t-elle à de telles approches ? L’Exécutif s’enorgueillit d’avoir trouvé la recette miracle pour mener à bout la tant attendue réforme sociale. Au final, selon les données présentées par l’argentier du royaume, ce sont quelque 22 millions de Marocains additionnels qui devront bénéficier de l’assurance maladie de base laquelle couvre les frais de soins, de médicaments, d’hospitalisation et de traitement. Les chiffres prévisionnels sont donc tracés, les objectifs aussi, et l’amorçage de ce chantier semble parfaitement jouable. C’est tout ce que nous souhaitons ! Il reste un détail ‘‘de taille’’ : en composant la partition de la réforme sans les partenaires sociaux, le gouvernement risque de poser une sérieuse bombe à retardement dans ce dossier.

En effet, dans le futur, tout détail, couac, retard, ajustement ou autre… sera comptabilisé, à tort ou à raison, par les actuels ‘‘laissés-pour-compte’’ comme défaillance de tout le système. Les armes de la critique seront affûtées et le ‘‘zéro tolérance’’ sera le mot d’ordre. Le gouvernement El Otmani tient-il vraiment à passer la première année de déploiement de la réforme dans un tel climat de tension ? Attention, il se trouve que l’année en question coïncide aussi avec la dernière année de mandat… ‘‘On dit ça, on dit rien !’’

Meriem Allam / Les Inspirations Éco


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