Quel gâchis !
Cela fait quelques années que le tourisme national tient bon grâce à la demande intérieure. Dans un contexte de crise, les touristes locaux s’imposent comme une incontournable alternative. Pourtant, l’offre est loin de satisfaire leurs besoins, et ce pour plusieurs raisons: prix inadaptés, qualité de service approximative, animation quasi-absente. Ces principales insuffisances, si elles étaient palliées, pourraient booster davantage le tourisme au Maroc et «empêcher» les Marocains d’aller «engraisser» le tourisme de nos voisins. Pourquoi 300.000 Marocains à pouvoir d’achat moyen supérieur, préfèrent-ils le Sud de l’Espagne aux côtes marocaines? La question qui devrait pourtant priver de sommeil les responsables du tourisme national. Pourtant, il suffit de tenter l’expérience de l’estivant à Tanger, à Agadir ou encore à Casablanca pour comprendre de quoi il s’agit. Allez à la corniche dans la perspective de passer une belle journée; vous subirez le diktat du gardien de voitures. Essayez de vous installer sur la plage et vous aurez, en guise de «panorama», un patchwork de parasols recouverts de… draps, soit la reproduction estivale du plus moche des bidonvilles. Ensuite, vous serez entouré de toutes parts de saletés, résultat l’incivisme de nos compatriotes et de l’absence de poubelles. Pour les soirées d’été, et à moins d’aller dans des lieux dont c’est le cœur du business, nos villes et nos corniches ne prévoient aucun plan d’animation. Cet austère tableau représente hélas la réalité du tourisme dans nos villes. À charge pour les responsables de nos villes de prendre conscience que le développement du tourisme passe par des actions et pas seulement par des visions.