Pour une justice fiscale
Le lobbying au niveau du Parlement et des établissements publics a toujours existé, sauf que ce phénomène a commencé à revêtir un caractère organisé en 2018. Après le tabac, les carburants et le sucre, place aux professions libérales notamment les médecins et les architectes. Ainsi, l’on apprend que la Direction générale des impôts (DGI) est en train de finaliser un accord avec les cliniques privées afin de surseoir à de grosses révisions fiscales concernant les exercices 2014 à 2017. Un deuxième accord consiste à imposer le chiffre d’affaires à des taux différents, selon des paliers. Ce n’est donc plus une ligne rouge comme cela a été expliqué à la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), quand cette dernière a présenté une doléance à la DGI afin de soutenir la presse nationale en diminuant la TVA ou en appliquant des paliers de manière à alléger la charge fiscale de l’entreprise de presse. Après les cliniques, l’Ordre des architectes est en concertation afin de bénéficier d’une carotte fiscale, selon des sources proches de l’ordre. C’est pourquoi il y a lieu de tout mettre sur la table et de décider si on se dirige vers des politiques fiscales dédiées aux différents secteurs selon les priorités et les spécificités, auquel cas il ne faudrait mettre de côté aucune profession, afin d’atteindre une justice fiscale qui ne soit pas soumise à la loi du plus fort. C’est une responsabilité qui incombe à toutes les composantes l’État (gouvernement, Parlement, Administration, etc.), qui ne doivent plus se contenter du service minimum consistant à faire porter le fardeau aux salariés, ces derniers subissant une retenue à la source. Ces salariés, qui n’ont pas encore endossé des gilets d’une quelconque couleur, sont mal défendus par des centrales syndicales dépassées par les nouvelles contraintes de la vie sociale. Ils vivent toujours à l’ère des seules augmentations de salaires, alors qu’une baisse du taux d’inflation et une révision fiscale suffiraient à améliorer le niveau de vie !
