Péril et indifférence !
L’enquête que nous publions dans ce numéro sur les pylônes de télécoms, à Casablanca, en dit long sur l’insouciance des gestionnaires de la chose publique pour ce qui est de la santé du citoyen marocain. Et pour cause, dans cette affaire on voit clairement que les conseils de ville ont plutôt une priorité pécuniaire, reléguant la santé publique au dernier rang, quand dans d’autres pays une telle décision fait tomber des gouvernements. Et puis, sur le plan urbanistique, comment concevoir une telle anarchie, à rajouter à celle des panneaux publicitaires, où nos villes sont devenues un amas d’acier entre des milliers de panneaux et de poteaux ? C’est un crime que commettent les élus pourtant portés par les citoyens pour, justement, leur garantir une meilleure santé publique et un environnement urbanistique propice à l’épanouissement. Malheureusement, dès qu’ils ont obtenu leur poste, ils oublient leurs promesses et cèdent aux différents lobbies. Faut-il en vouloir aux sociétés de télécoms pour autant ? Non et oui. Non, car personne ne pourrait leur contester un interlocuteur «généreux» ou complaisant pour on ne sait quelle raison ! Oui, parce que les opérateurs télécoms sont censés être des groupes citoyens et ont l’obligation d’investir dans la protection de la santé de leurs clients et dans leur confort urbanistique. Ces opérateurs oublient que cette population qui conteste ce diktat des pylônes est la même qui leur procure un business juteux, car ils ne vont pas chercher leurs clients sur Mars. Quant aux élus, ils déçoivent par leur énième indifférence et leur laisser-aller !
