Partis et partis !
En l’espace de quelques jours, nous avons eu droit à des sorties médiatiques des chefs de deux grands partis marocains : Aziz Akhannouch, du RNI, et Nizar Baraka, de l’Istiqlal. Le premier aura attendu, pour ce faire, quinze mois après son élection, et le second six mois. Ils étaient donc très attendus sur plusieurs thématiques et, surtout, sur la ligne conductrice politique de leurs formations. Akhannouch a employé les grands moyens pour conquérir les régions avant toute communication et innové en éditant un livre reprenant le nouvel ADN du parti. Baraka, plus discret, réunissait les instances du parti en interne afin de s’assurer un consensus istiqlalien avant de se prononcer sur les grandes questions qui interpellent le parti de Si Allal. Il s’agit là de deux approches, de deux styles différents. Quant au fond, nous y reviendrons ultérieurement. L’espoir est de voir d’autres partis leur emboîter le pas afin de retrouver -enfin- un débat politique digne de ce nom, loin des altercations politiciennes et populistes. Le Maroc traverse une zone de turbulences concernant le dossier du Sahara, avec des manœuvres de bas étage de la part de nos adversaires, et les questions internes les plus urgentes refont surface en bloc, d’où l’indispensable implication de toutes les forces vives du pays pour participer à la réflexion. C’est pourquoi on est en droit de se demander où sont les autres partis, pourtant financés par les deniers publics. Et sans remettre en cause le rôle constitutionnellement crucial et important des partis, il faut dénoncer l’absence totale de certaines formations politiques, y compris celles représentées au Parlement. Ne venez pas «mendier», en 2020, les voix des citoyens que vous avez abandonnés depuis 2016.