Opinions

Paris avisée

Les Assises de la presse francophone à Madagascar n’étaient pas une partie de plaisir pour les médias français. En effet, plusieurs patrons de la presse africaine ont déploré le manque de professionnalisme de leurs homologues français. Le traitement journalistique des attentats terroristes de Sousse (Tunisie) et de ceux de Paris et Nice (France) étaient au cœur des débats. C’est que, de l’avis de plusieurs professionnels des médias, nos confrères français s’érigent en donneurs de leçons, chaque fois qu’il s’agit de l’Afrique. On se rappelle les cadavres des touristes sur la plage de Sousse, passés en boucle sur les télévisions françaises… Pourtant, quand il a été question de l’attentat de Nice, où un camion a laissé derrière lui une centaine de victimes, le traitement était empreint d’une certaine pudeur. Ledit traitement a fait fuir les touristes de la Tunisie alors qu’il a bien tenu à épargner la France d’une sinistrose touristique. Cette même presse française a essayé de faire de la colère des habitants d’Al Hoceïma, suite à l’affaire Fikry, «le printemps arabe du Maroc», tantôt aggravant la teneur de l’incident, tantôt utilisant des images désuètes, et même celles d’autres pays. En résumé, la presse francophone réunie à Madagascar n’y est pas allée avec le dos de la cuillère avec celle française pour lui signifier que si la langue nous unit, les tentatives de tutelle ne peuvent que nous éloigner. À l’ère des technologies révolutionnaires d’information, la France ne peut plus prétendre orienter -ou même manipuler- l’opinion publique des pays, depuis Paris. Maintenant, l’Union de la presse francophone trace des objectifs plus ambitieux pour protéger cette presse d’une globalisation ravageuse; encore faut-il que Paris saisisse toute la portée du message. 



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