Moraliser pour gouverner
La bonne gouvernance, l’égalité des chances et la lutte anti-corruption étaient les maîtres-mots du Forum national de la fonction publique, organisé hier, mardi, à Skhirat. Déjà, à l’ouverture des débats, la lettre royale balisait le terrain à un débat de fond, de sincérité et de responsabilité. Le roi a d’ailleurs clairement mentionné que si le modèle de développement marocain est devenu obsolète, c’est à cause de plusieurs difficultés, dont la faiblesse de l’administration et l’absence d’une gouvernance efficiente. Le message royal précise que le langage de vérité ne voudrait point signifier une certaine dureté ni minimiser les efforts déployés par les cadres de l’administration, mais constitue une orientation pour l’assimilation des défis de développement. Et comme le facteur temps fait souvent défaut au Maroc, le souverain n’a pas manqué de rappeler l’urgence des réformes car les réformes constituent une chaîne où un seul maillon faible pourrait hypothéquer l’ensemble de la mécanique.
La régionalisation était aussi présente dans ce discours de cadrage avec un message clair à l’égard des fonctionnaires de l’administration et des autorités en faveur des Conseils régionaux dont la responsabilité est d’assurer la proximité des services publics aux citoyens. En somme, cette lettre était, on ne peut plus claire et vient appuyer les recommandations émises dans le discours du Trône de 2017. Le chef de gouvernement gagnerait donc à accélérer la cadence, à s’attaquer aux maux relevés dans la lettre royale et baisser sa dose d’autosatisfaction quant aux «réalisations» effectuées durant les premiers mois de son mandat.
