Misère politique
Il y a mille et une raisons à cette impasse politique que vivent les institutions au Maroc. Chacune a sa part de responsabilité, mais presque personne n’évoque une mesure prise à la veille des élections et qui est aujourd’hui derrière ce blocage. La réduction du seuil de 6 à 3%, car c’est de cela qu’il s’agit, est l’une des principales causes de la balkanisation du paysage politique. Au lieu de permettre aux électeurs de dégager trois ou quatre forces majeures donnant au passage à leur vote un sens, on vide l’opération électorale de ses fondements. Et curieusement, on espère avoir une majorité homogène et forte ! Comment y parvenir ? C’est une question pour celui qui veut gagner le million, pour ne pas dire pour un visionnaire plein d’utopisme. Ceux qui s’exclament devant un chef de gouvernement incapable de former une majorité n’ont rien compris à cette démarche de réduction du seuil. Une bévue validée et même plébiscitée par les partis politiques dont ceux qui savaient ou qui auraient du savoir qu’ils seraient les premiers à en être pénalisés. Une autre exception marocaine à exposer dans le musée national des «perles politiques». Nous vivons une misère politique sans précédent où les partis politiques perdent le nord, se contredisent tous azimuts et déclarent la chose et son contraire presque en même temps ! Dans toute cette histoire, dont l’épilogue n’est pas près d’être bouclé, l’on ignore délibérément l’électeur qui s’est déplacé un 7 octobre, nourri de l’espoir de voir son vote impacter la vie politique. Or, ce qui se passe actuellement insulte son engagement électoral et donne malheureusement raison à ceux qui ont fait le choix du boycott et qui étaient alors qualifiés de nihilistes, y compris dans cet espace. Gardons en vue que les partis qui prônent l’intérêt suprême de la nation, sont ceux là mêmes qui malmènent cette nation par leurs «manigances» politiciennes.