Mine d’or
Quel est le profil type du Marocain du monde? Le ministère de tutelle devrait se pencher réellement sur la question afin d’être en mesure de répondre aux attentes de la diaspora. Car si le Maroc a changé, nos Marocains résidant à l’étranger ont connu une véritable «mutation», d’une génération à l’autre. Déjà, l’appellation «MRE» est obsolète; on parle désormais de «Marocains du monde». Des nationaux et binationaux, attachés à leur patrie en dépit, parfois, d’un déphasage culturel, qui ne se contentent plus du statut de simple citoyen dans un pays d’accueil, mais qui s’investissent pour s’illustrer. Ils (et elles) sont ingénieurs, médecins, inventeurs, sportifs de haut niveau, hommes d’affaires, traders et même savants. Il faut donc parler leur langage, et lancer une démarche pertinente pour les attirer davantage dans leur pays.
L’initiative de la «13e région», menée par la CGEM en partenariat avec le ministère de tutelle, est une excellente idée, pourvu qu’elle atteigne ses objectifs. Nous sommes loin de cet «immigré» qui rentre au «bled» pour investir dans l’immobilier l’épargne de sa vie. La nouvelle génération de Marocains du monde investit sur la base d’études et de business plans bétonnés, souvent assortis d’un plan de financement. Ils doivent avoir des interlocuteurs, sur place, d’un certain niveau, à la fibre business et accordant un soin particulier au facteur temps.
Cette diaspora pourrait alors constituer le meilleur ambassadeur business du Maroc dans des dizaines de pays d’accueil. Il faut y croire et, surtout, se donner les moyens de les «récupérer». Le Maroc ne peut faire l’économie de cette mine d’or.