Mi-figue, mi-raisin
Dans deux mois, le Maroc entamera l’écriture d’une nouvelle page de son histoire. Des élections permettront aux Marocains de faire leur choix librement en élisant les hommes qui vont guider leur destinée durant les cinq prochaines années. Cependant, il y a lieu de faire une lecture correcte et neutre de la gouvernance de cet Exécutif, qui placera son mandat entre les mains des électeurs. Il y a eu le bon, le moins bon et le mauvais. On se rappellera longtemps comment le Maroc a pu franchir un pas que plusieurs pays n’ont osé esquisser. La réduction drastique de la charge de compensation qui passe de 56 MMDH à 12 MMDH, ce qui a épargné au pays, au moins, quelque 80 MMDH en quatre années si rien n’avait été fait et si le pays avait continué à doper son enveloppe au même rythme que les années qui ont précédé 2012. En revanche, la stratégie de l’emploi a calé et, après cinq années au pouvoir, le cabinet Benkirane est resté pratiquement au même niveau de chômage, à 9,7%. Un autre dossier est à l’actif du gouvernement qui a réussi à améliorer le taux de déficit budgétaire, le ramenant de 7,1% à 4,3%, soit le meilleur niveau au cours des dix dernières années. Aidé en cela, certes, par la baisse de la facture pétrolière, il a, cependant, aussi dû faire face à une sérieuse crise des marchés de l’Union européenne, notamment au niveau du premier partenaire du Maroc, la France. C’est dire que sur les principaux indicateurs économiques, le gouvernement Benkirane a alterné entre le bon et le mauvais. Encenser ou dénigrer complètement son bilan relèverait de la mauvaise foi et n’aiderait pas à en questionner les tenants et aboutissants.