Mélange des genres
Une grève générale est toujours une occasion pour faire le bilan d’image des centrales syndicales et du gouvernement en face. Mais au passage, il ne faut surtout pas oublier les partis politiques, notamment de l’opposition, qui sont loin d’être neutres vis-à-vis de cette mobilisation syndicale. De prime abord, les principales centrales affichent un satisfecit sans limite du «succès» de cette grève annonçant le chiffre de 84,2% de grévistes. Un chiffre contesté comme d’habitude par les sources officielles, qui le divisent par deux, mais le problème est ailleurs. Car, l’information qui a fait le buzz, ce n’est pas le taux de participation des grévistes, mais celle du communiqué des quatre centrales syndicales qui a été ébruité dès le jour de grève à 10h du matin. De sources concordantes, ce communiqué était imprimé la veille pour être distribué à la presse en milieu de journée sauf que sa «fuite» décrédibilise toute cette opération de communication. C’est le dérapage de trop pour ces centrales syndicales en mal de légitimité et qui n’arrivent plus à drainer les foules. Elles se trompent si elles croient qu’elles ont toujours la capacité de paralyser l’activité économique, car on l’a toujours ressassé, nos syndicats sont en déphasage avec les besoins des nouvelles générations de «syndiqués» potentiels. Le cadre, l’employé, le fonctionnaire et même l’ouvrier d’aujourd’hui sont plus sceptiques face à un discours politique pour une affaire purement syndicale et rejette ce mélange des genres. Franchement en une année électorale, verra bien qui vivra !