Marchés suspicieux
L’inspection générale du ministère de l’Intérieur est en train de mener un travail de fourmi ô combien louable. En effet, cette institution a demandé aux différents départements de lui fournir les détails de certains marchés qui seraient fictifs et justifiés par de fausses factures émanant de sociétés douteuses. L’on parle d’une affaire de dizaines de milliards et de personnalités impliquées. On est donc face à un exercice grandeur nature de l’application du principe de reddition de comptes. On sait que cette pratique ronge plusieurs départements ministériels notamment ceux qui traitent un niveau élevé de marchés publics, où des deniers publics sont dilapidés dans l’impunité quasi-totale. L’on sait que la lutte anti-corruption et gabegie est une affaire de longue haleine et qui nécessite une mobilisation de tous. Administration, société civile et médias, sont concernés par ce combat de tous les jours afin d’atténuer, voire d’éradiquer ce fléau. Mais il faut rappeler que la base de cette lutte repose sur la volonté politique de ceux qui détiennent le pouvoir. C’est pourquoi ce genre d’initiative de l’inspection de l’intérieur est porteur d’espoir, car s’inscrivant dans le mode des meilleures pratiques de bonne gouvernance. Il faut juste que la démarche soit neutre et loin de l’esprit de deux poids deux mesures. En d’autres termes, que tous ceux qui seront pris la main dans le sac passent à la caisse nonobstant les noms et les rangs. Il y a un an, nous dénoncions, ici même, le fait que la même société BTP s’accapare la majorité des marchés publics de la ville de Rabat. Depuis, silence radio !
