Mafia des marchés !
Il faut arrêter avec cette indifférence vis-à-vis des graves accusations lancées par de hauts responsables du pays. Hier encore, lors de la séance des questions au chef de gouvernement à la Chambre des conseillers, Abdeslam Lebbar, chef du groupe du Parti de l’Istiqlal, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer des pratiques qualifiées de «mafieuses». Devant le chef de gouvernement, une pléiade de ministres, les conseillers de la deuxième chambre et des millions de Marocains suivant la séance en direct à la télévision, Lebbar a dénoncé «des milieux qui se sont enracinés dans le secteur de l’éducation nationale afin d’accaparer, preuves à l’appui, tous les marchés publics au prix de la gabegie et la prévarication». Le Conseiller a mis tout le monde au défi de bouger le petit doigt concernant «ces gens» qui écartent tous ceux qui n’entrent pas dans leur jeu destructeur et qui font échouer tous les plans de réformes proposés par les ministres qui se sont succédé à ce département. Toutes les personnes soucieuses de l’intérêt de ce pays se devaient de réagir en entendant ces propos dangereux, qui réduisent la crédibilité de tout un secteur à néant. Que feront donc le gouvernement, la Cour des comptes, le parquet général… devant ces accusations ? Le Conseiller parle de marchés de 192 MDH, dont le dossier de malversations peut être remis à qui le réclame ! Il ne faut surtout pas attendre que l’opinion publique se saisisse de cette affaire et que les réseaux sociaux en fassent leur choux gras pour qu’on réagisse. Il sera trop tard !
