Les PME, mal-aimées ?
Abdelilah Benkirane était on ne peut plus clair quant à la politique d’investissement. Le Maroc réalise l’exploit de dépasser le cap de pays récepteur d’investissements pour s’ériger lui-même investisseur dans plusieurs pays, notamment en Afrique. Mais, le chef de gouvernement reconnaît aussi que son cabinet n’a pas réussi sur certains volets, surtout concernant l’augmentation conséquente de l’emploi issu de l’investissement productif. En effet, l’on reconnaît que le point faible de ce gouvernement est l’écart notable entre la création d’emplois et la demande du marché. Il est clair que l’État est dans l’impossibilité de contenir les dizaines de milliers de demandes de postes qui gagnent le marché de l’emploi, chaque année, mais peut indéniablement contribuer indirectement à la prise en charge par le privé du reliquat, car les mesures incitatives à l’investissement demeurent aujourd’hui insuffisantes et les conditions de recrutement dissuasives. Preuve en est ce Code du travail qui tarde, depuis des années, à voir le jour et empêche l’entreprise de bénéficier d’une flexibilité d’emploi, puisqu’il faut le dire, l’exigence de contrats «CDI» empêche la PME de s’aventurer dans une politique ambitieuse de recrutement pour les raisons que l’on sait. Le gouvernement gagnerait donc à permettre cette flexibilité qui boosterait l’emploi et augmenterait en qualité, car elle permettrait de mieux filtrer et d’améliorer les compétences. La solution passerait par une réflexion poussée quant à l’adoption de «CDD» bien réfléchis et négociés. Les «PME», mal-aimées et souvent méprisées, représentent donc la solution, l’avenir, et même la délivrance.