Les leçons…
Si l’on n’arrive pas à tirer les leçons d’une étape aussi cruciale dans l’histoire du Maroc que les législatives 2016, c’est qu’il y a un réel problème. Primo, le taux de participation de 43% ne doit pas être pris comme tel. Ce ne sont que 6,5 millions de Marocains qui ont pris la peine de se rendre aux urnes sur 15,7 millions d’inscrits, et surtout sur 25,3 millions de Marocains en âge de voter. En somme, seuls 23% de Marocains adultes sont inscrits et ont voté, ce qui est est alarmant. Un constat qui interpelle tous les partis mais aussi et surtout l’État. Il marque un désaveu vis-à-vis de l’ensemble de la classe politique et constitue un danger pour tout processus démocratique. Secundo, le succès du PJD est à analyser avec recul et raison, sans parti-pris. Arriver à remporter des élections et même à renforcer le nombre de sièges, après cinq années d’un exercice connu par l’érosion de popularité du fait de la gestion de la chose publique, est tout simplement révélateur. Le PAM ne doit pas prendre sa deuxième place comme une défaite, de même qu’il ne doit pas appréhender les élections comme une fin en soi. Il possède un potentiel indéniable qu’il gagnerait à utiliser pour mieux forger son projet de société et améliorer son approche idéologique. 2021 n’est pas loin, un «demain» qui se prépare dès aujourd’hui. Tertio, d’aucuns s’autoproclamant intellectuels et modernistes, qui essayaient d’orienter une opinion publique qu’ils n’hésitent pas à fustiger après l’annonce des résultats, ne peuvent se dire démocrates. Enfin, les élections ne sont qu’une page tournée de l’histoire d’un pays, mais dont les enseignements peuvent être déterminants pour la consécration d’une Nation.