Leçons à retenir
Il aura suffit un message d’un peu plus de 30 secondes via FaceTime, émis par le président turc Recep Tayyip Erdogan, pour que le peuple investisse la rue et fasse échouer le coup d’État. Des leçons d’histoire majeures sont à retenir et à bien analyser. Le peuple était mobilisé pour défendre «sa» démocratie et à soutenir «ses» institutions. La classe politique a fait preuve d’une grande maturité et non d’opportunisme, en dépit des rivalités et des divergences avec le président de la République. L’armée aura compris que le temps des coups d’État est révolu, et qu’elle aura désormais affaire à un peuple avisé et solidaire, et non à un gouvernement isolé et délogé de sa base. Enfin, le meilleur enseignement réside dans le poids du soutien du peuple face à un mutisme suspicieux des puissances mondiales. Un gouvernant ayant l’appui et la sympathie de son peuple, au prix d’une réelle démocratie, pourra faire face aux pires complots et tentatives de déstabilisation. Rien ne vaut un front interne solidaire, et surtout une grande foi en les valeurs démocratiques. C’est le seul rempart contre les esprits anti-démocratiques. Ni les rentiers, ni les «notables», ni les opportunistes n’émergent en de telles circonstances pour défendre les démocraties! Nous avons aussi découvert des choses, chez nous. Prônant pourtant les valeurs de modernité et de démocratie, certains politiques, dont des responsables partisans, ont dès les premières heures appuyé le coup d’État et «enterré» Erdogan ! Il est, en somme, des événements qui marquent l’histoire et les positions des hommes. Le coup d’État du 15 juillet 2016 en était un.
