Le trésor d’Ali Baba
Tout en gardant intacte la présomption d’innocence, on ne peut pas se priver d’évoquer cette affaire qui défraye les chroniques judiciaires et nous renvoie vers notre amère réalité. Le directeur de l’Agence urbaine de Marrakech est incarcéré et poursuivi pour corruption, suite à son arrestation en flagrant délit avec un chèque de 8,8 MDH et un montant en liquide de 500.000 dirhams. La saisie dans sa demeure va révéler une véritable caverne d’Ali Baba avec 42 montres de marque Rolex, 73 pièces de joyaux et diamants, 74 sacs à main des marques les plus chères au monde, 20 paires de lunettes solaires dont le prix unitaire va jusqu’à 8.500 dirhams la pièce en plus d’autres biens de valeur.
Maintenant, il faut bien se poser les questions qui font mal. Un fonctionnaire dont le salaire ne dépasse pas 40.000 dirhams par mois qui se permet un train de vie qui lui nécessiterait un siècle de dur labeur, n’aurait-il pu attirer l’attention avant qu’un investisseur n’ait décidé de le dénoncer? Sur le fond du sujet, il s’agirait de commissions sur des transactions immobilières et de corruption pour autoriser des projets comme ce méga projet au quartier Hivernage à Marrakech et par qui le scandale a éclaté après que le promoteur ait été fatigué du chantage exercé par ledit «responsable». Désormais, il faut reconnaître que l’Exécutif affiche une ferme volonté de mettre la main sur les gros bonnets.
Le département anti-corruption, qui y travaille directement avec le chef de gouvernement, commence à marquer une rupture avec l’inexplicable phobie jadis affirmée face aux grands corrompus. Car, en plus de ce «Ali Baba de la ville ocre», un autre «requin» du secteur de la santé vient de tomber avec à la clé des marchés à plusieurs milliards attribués dans des conditions pas si «clean» que ça. Son jugement permettrait de dévoiler l’immense partie invisible de l’iceberg ! Des prises à applaudir en attendant la suite.