Le tournant ?
C’est fait, les banques islamiques, dites alternatives, sont enfin officiellement autorisées. Il est clair que Bank Al-Maghrib a délibérément attendu de recueillir toutes les demandes d’agrément et de statuer avant de déclarer «le bal ouvert». À présent, le grand défi des établissements concernés ; pratiquement toutes les banques marocaines ou filiales marocaines de banques françaises, c’est de communiquer le bien-fondé de ces banques et surtout la différence entre les produits qu’elles offrent à la clientèle et les autres produits et services dits classiques. Déjà, les réseaux sociaux partent dans tous les sens dans un délire tantôt de dénigrement tantôt de moquerie envers le principe même de ces banques. L’idée qui circule partout, à tort ou à raison, c’est que ces produits reviennent largement plus chers que les autres et que le principe d’achat et de revente est mal digéré, en tout cas pour les réactions à chaud. À partir de là, un effort d’explication et de vulgarisation est souhaitable avant de passer aux phases de commercialisation. Bien qu’on n’en soit pas encore là, car il faut attendre encore quelques mois de réglages administratifs et réglementaires, mais le temps est compté, et les premières impressions sont souvent décisives dans la confiance en un quelconque produit. Déjà, les banques concernées doivent faire preuve de générosité envers les médias, comme relais de l’information, pour atteindre leur cible. Le Maroc a certes pris du retard sur ce comportement, après des années d’incompréhensibles hésitations, mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Attendons de voir pour juger le comportement de ces banques sur le terrain.