Le spectre de la récession
Le décryptage, fait par le HCP pour ce qui est du moral des ménages, est un réel baromètre des tendances économiques du pays. Ainsi, en fin d’année 2015, la conjoncture était détendue comme en témoignait un taux de croissance acceptable, qui s’est répercuté sur le comportement des ménages. Curieusement, quelques semaines plus tard, les mêmes ménages affichent une grise mine, du fait d’annonces peu optimistes, notamment en matière de croissance 2016, qui ne dépasserait guère 1,6%, car une croissance à ce niveau bas serait «bouffée» par une inflation aux alentours de 1,8%, ce qui implique une incidence directe sur le consommateur. Ce scénario assimilable à une récession apparaît non envisageable par l’Exécutif, qui prône de l’assurance en dépit des prémices d’une année très difficile. Une attitude qui trouve son explication dans la particularité de cette année, car 2016 sera marquée par l’organisation des élections législatives qui hypothèquent les chances de la coalition au pouvoir. L’Exécutif se démène comme il peut pour atténuer les effets de la sécheresse, apaiser les tensions sociales et multiplier les effets d’annonce. En revanche, ses détracteurs ressortent la carte du baril à moins de 30 $, un niveau jamais atteint pendant les dix dernières années et brandissent l’échec de la politique de l’emploi. Dans cette ambiance, 2016 sera l’année de tous les dangers de par ses dérapages électoraux, ses pressions sur l’économie et ses perspectives sombres. Vivement un coup de génie, ne serait-ce que pour limiter les dégâts et éloigner le spectre de la récession.