Le maître et l’élève ! (1)
À quelques jours d’intervalle, Alger puis Rabat se mettent en position de confrontation directe avec l’Union européenne sur le terrain économique. Les Algériens cherchant une autonomie vis-à-vis de l’UE, en matière d’un libre échange totalement déséquilibré et les Marocains dénonçant une ingérence politique par le biais de l’accord d’association. L’UE a, en effet, quelque chose à se reprocher, car déviant de l’esprit du partenariat, elle se retrouve otage de certains courants «extrémistes» au sein du Parlement européen qui arrivent même à infiltrer l’instance judiciaire suprême de cette communauté. Ces courants, pour ne pas citer l’ensemble de l’UE qui ne manque pas d’amis au Maghreb, réduisent le partenariat Nord-Sud à une relation entre maître et élève. Une mentalité pourtant révolue et que l’on croyait bannie au sein de la plus grande communauté économique du monde. Un fait qui donne droit au Maroc de taper sur la table et exprimer son ras-le-bol de la manière la plus virulente de toute l’histoire de son partenariat avec l’UE. Et c’est dans la lignée de la nouvelle génération de décisions diplomatiques prônées par le Maroc depuis peu. L’on se rappelle comment le Maroc avait réagi face à la Suède amenant cette dernière à assouplir sa position sur l’affaire du Sahara. Federica Mogherini, ministre des Affaires étrangères à l’UE, essaye tant bien que mal, de relativiser la position du Maroc, expliquant aux médias européens que les deux parties nouent une «alliance stratégique». Oui, sauf que la diplomate en chef feint ignorer que le coup de gueule marocain est, on ne peut plus, sérieux. Demain nous reviendrons sur cette schizophrénie européenne !