Le litre de diesel à 15 DH?

Comme on pouvait s’y attendre, les prix du carburant à la pompe flambent, battant au passage tous les records. Ainsi, il y a à peine deux semaines, le prix du gasoil était de 9,59 DH avant de franchir le cap de 10 DH, puis de 11 DH pour atteindre 11,39 DH, aujourd’hui. Qu’est-ce qui justifie une augmentation de 8,5% du prix des carburants? C’est une question à un million de dirhams. Les esprits simplistes peuvent faire le parallèle avec l’augmentation du prix du baril dans les marchés internationaux, sauf que cela ne tient pas. Car les distributeurs sont tenus de constituer un stock de sécurité, lequel stock est évalué par un prix moyen selon les tarifs de toute la période de sa constitution. Cela est valable à la hausse comme à la baisse. En d’autres termes, si le prix moyen du stock est de 9,50 DH, on ne peut lui appliquer un prix à la pompe sur la base des cours d’aujourd’hui. En tout cas, on voyait venir les prémices de cette situation depuis que le ministre des Affaires générales a déclaré haut et fort que le pays ne dispose pas d’outils de contrôle. Curieusement, le gouvernement ne réagit pas face à un argument intenable et, dans le même temps, empêche le Conseil de la concurrence d’assurer sa tâche de suivi et de contrôle, en s’abstenant de nommer ses administrateurs et de leur remettre leur mandat d’auto-saisine. Faut-il pour autant blâmer les distributeurs des carburants? D’aucuns diront que non puisqu’il s’agit de business, tandis que d’autres brandiront la carte de citoyenneté, celle qui devrait effectivement prévaloir. En attendant, on est en droit de se demander si les prix du carburant atteindront 15 DH, ce qui remettrait en question tout le principe d’indexation.