Le dilemme des PME
Le financement, ce handicap éternel pour les PME, entreprises qui constituent 95% de notre tissu économique. Tous les mécanismes mis en place, aussi bien par l’État que par le système bancaire, ont révélé leurs limites. Le fait est que la majorité des produits conçus et mis en place pour les PME butent sur le poids des garanties demandées, lesquelles vont souvent au-delà des moyens de ces petites structures. Sous d’autres cieux, l’expérience d’une Banque publique d’investissement a été couronnée de succès, comme ce fut le cas en France. C’est pourquoi certains experts, que les Inspirations ÉCO a interpellés à ce sujet, encouragent la mise en place de pareil schéma. C’est une solution qui responsabilise l’État puisqu’il se retrouve dans l’obligation de promouvoir, avant tout autre acteur, la PME en lui ouvrant l’accès aux marchés publics, ce qui lui garantirait le financement par cette banque et le paiement des factures dans les délais impartis. Le gouvernement Benkirane avait fait un effort dans ce sens en réglant une grande partie du butoir et en réservant un quota des marchés publics aux PME. En revanche, le frein essentiel à la dynamique de ces entreprises réside toujours dans le non-paiement par les établissements publics à temps, ce qui grève la trésorerie et par là même les charges financières auprès des banques. Du coup, ces organismes bancaires serrent la vis afin de verrouiller le volet du risque. C’est dire que sans une solution structurelle garantie par l’État, les PME n’ont pas fini d’être ballottées dans un infernal cercle vicieux.