Le défi du Fisc
Le nouveau découpage des directions régionales de l’Administration des impôts est une initiative fort louable, car il va dans le sens de la régionalisation avancée, que les établissements publics doivent accompagner avec toute la rigueur qui s’impose. Maintenant, ce redéploiement ne doit pas se cantonner au périmètre géographique, mais aller vers l’efficacité et surtout la rentabilité. Intéressons-nous au seul contrôle fiscal, qui s’avère aujourd’hui inefficace de par le nombre réduit des contrôleurs qui ne dépasse guère les 300, pour des dizaines de milliers d’entreprises. Il est clair que le recrutement tous azimuts n’est pas la solution, car la DGI n’a pas les moyens de recruter des milliers de contrôleurs – et ce n’est d’ailleurs pas la finalité – mais il y a lieu de faire preuve de créativité. En effet, cette situation, qui dure depuis des années, génère des manques à gagner s’élevant à des milliards, sans pour autant trouver la solution à ces milliers d’entreprises qui échappent au contrôle fiscal. Certains pays ont adopté un système de freelance où des cabinets privés s’occupent de cette tâche administrative, moyennant des commissions sur les recettes fiscales drainées. Cela ne remplacerait pas le contrôle conventionnel actuel, mais viendrait en renfort et en atténuerait le manque à gagner. En attendant les réflexions de la nouvelle direction, le redéploiement régional devrait s’accompagner d’une automatisation croissante s’appuyant sur les nouvelles technologies. Il est donc temps que le fisc marocain entame sa mue et secoue le cocotier afin d’être dans l’air du temps.