La rente, l’autre combat
La rente revêt plusieurs formes. Dans certaines villes, le domaine public est souvent cédé à des tiers, dans le cadre de locations de longue durée, en échange de quelques deniers. L’exemple le plus frappant nous vient de Casablanca. Dans la métropole, des biens publics qui valent plusieurs milliards sont loués contre quelques dirhams à des nantis qui sont venus à bout de la volonté de certains puissants walis, comme Driss Benhima et Mohamed Drif. Depuis l’avènement du nouveau système administratif dit «Conseil de la ville», leur appétit n’en est que plus gros ! À Casablanca, les exemples sont légion. Et si le conseil, présidé par le PJD, a pu «libérer» le complexe de tennis à Hay Moulay Rachid, des «signatures» bien connues des Casablancais résistent bien. Ainsi, le célèbre restaurant la Sqala, où le petit-déjeuner d’un couple coûte 200 DH, ne paie, comme redevance de loyer mensuel, pas plus de 750 DH ! Le complexe Paradise, utilisé à grande échelle comme salle des fêtes à 50.000 DH la soirée, ne coûte à son gestionnaire que 1.000 DH par mois ! Des dizaines d’autres exemples peuvent être cités, ce qui prive les Casablancais de plusieurs milliards de recettes. Une manne qui pourrait être utilisée dans le renforcement des services publics de ces mêmes Casablancais, notamment en services hospitaliers, en transports, en culture et en éducation. Ce conseil communal commence bien cette épineuse mission ; encore faut-il qu’il persévère et aille vers une récupération pure et simple de tous ces biens, et pense un nouveau modèle d’appels d’offres en fonction du chiffre d’affaires prévisible.