La politique en chiffres !
Le rapport de la Cour des comptes sur les finances des partis en dit long sur la vie politique au Maroc. En chiffres, notre pays recense 34 partis politiques dont 8 accaparent 90% de la subvention étatique. Une subvention fixée par l’État en fonction des voix acquises lors des dernières élections, ce qui en dit long sur l’échiquier politique inutilement balkanisé. Les partis coûtent chaque année à l’État 367 MDH en subvention, ce que l’on ne doit pas remettre en cause, dans un élan populiste, puisqu’il n’y a point de démocratie sans les partis. Cependant, l’État doit être très regardant sur la gouvernance de ces fonds, et surtout revoir les critères d’octroi. Car il n’est pas normal de continuer à subventionner des «boutiques politiques» que l’on ne voit qu’à la veille des élections, seulement pour justifier des dépenses pas toujours «clean». Il faut instaurer, à l’instar de plusieurs pays, des paliers minimum en voix acquises en dessous desquels il ne peut y avoir de subvention. Une manière de ramener les 34 partis politiques à une dizaine, ce qui est largement suffisant pour un pays comme le Maroc. Notre pays compte 35 millions d’habitants dont près de 15 millions inscrits sur les listes électorales, mais avec moins de 7 millions d’électeurs qui font le déplacement les jours de scrutin, et pas plus de 6 millions qui expriment le choix d’une couleur politique. 34 partis qui n’arrivent à convaincre que moins de 20% de Marocains de l’utilité de l’acte de voter, voilà le constat amer de la mort clinique de la politique au Maroc, conjuguée aux ramifications purement politiciennes qui n’augurent rien de bon dans un futur proche.