La com, cheval de Troie
Une semaine après l’entrée en vigueur du nouveau concept de flexibilité du dirham, les télévisions publiques sont restées silencieuses, à croire que cela ne concerne personne. Point de débat et encore moins d’explications d’officiels et d’experts neutres. Les seules sorties, louables par ailleurs, sont celle du ministre de l’Économie et des finances et celle du wali de Bank Al-Maghrib devant les parlementaires, en Commission des finances.
Pendant ce temps, les réseaux sociaux continuaient de naviguer à vue, et le citoyen lambda, d’ignorer de quoi il ressortait. Il n’y a qu’à voir les micros-trottoirs réalisés par des médias privés (www.horizonTv.ma) pour se rendre compte que l’opinion publique a besoin qu’on lui explique cette donne qui investit le paysage économique marocain. Import, export, biens d’équipement, panier de devises, marge de fluctuation…autant de termes qui tournent en boucle dans les rédactions de presse, sans que les médias investis de la mission de service public daignent vulgariser ce nouveau mode de flexibilité du dirham et expliquer ce «jargon» étranger à Monsieur Tout-le-monde. C’est quand même bizarre que l’émission-débat la plus célèbre des chaînes nationales ait préféré regarder ailleurs, alors que, selon nos sources, le ministère de l’Économie et des finances et Bank Al-Maghrib étaient disposés à dépêcher leurs représentants pour justement expliquer, dans un langage simple et transparent, les tenants et les aboutissants de cette décision. Voilà comment une opération bien préparée se retrouve en ligne de mire, faute d’un plan de communication digne de ce nom. Dommage !
