L’intolérable échec
Le Maroc entame son dernier virage dans le processus de constitution de son gouvernement. Il est clair que les différents protagonistes vont composer pour former un gouvernement d’une coalition à cinq partis. Cependant, la question qui se pose et qui préoccupe, concerne la méthodologie à adopter pour un maximum d’efficacité face aux multiples challenges auxquels sera confronté le prochain cabinet. Cette problématique passe par deux éléments clés, sans lesquels Benkirane III sera une formule inefficace de Benkirane II. D’abord, il faut absolument éviter le clientélisme dans la désignation des ministres. On l’avait vécu les cinq dernières années avec des ministres fantômes dont l’opinion publique ignorait jusqu’au nom. Le pays aura besoin d’hommes d’expérience, de terrain et de dossiers à même de prendre en charge les grandes réformes d’un système éducatif défaillant, d’une santé publique en faillite, d’une jeunesse en désarroi, d’une économie en pleine ascension, mais qui a besoin de solidifier ses fondamentaux. Sur le plan international, le Maroc aura besoin d’hommes capables de gérer son éventuelle réintégration à l’Union africaine, de superviser l’état d’avancement des projets lancés par le roi en Afrique, de s’affirmer comme partenaire privilégié de l’Europe, de l’Amérique, sans oublier les superpuissances émergentes. Pour ce faire, notre pays n’a pas besoin d’un gouvernement de 40 ministres, mais d’un cabinet resserré à une vingtaine de superministères gérés par de véritables hommes d’État. À défaut, notre pays perdrait encore un mandat avec de lourdes conséquences à l’arrivée !